Mossoul : Forte hausse de l’activité des artilleurs français de la TF Wagram depuis quelques jours

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« Daesh préfère un bain de sang plutôt que d’abandonner sa capitale irakienne », expliquait aux députés, le 16 novembre dernier, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, au sujet de la bataille de Mossoul, alors lancée un mois plus tôt.

Effectivement, les combats entre les jihadistes de l’Etat islamique (EI ou Daesh) et les forces gouvernementales sont d’une rare intensité, avec des pertes importantes subies par les deux camps. Selon la Mission des Nations unies en Irak, les troupes irakiennes (militaires, policiers, combattants kurdes et miliciens chiites compris) ont perdu près de 2.000 hommes en novembre, soit trois fois plus par rapport au mois précédent.

La tentative des forces irakiennes visant à s’emparer, cette semaine, de l’hôpital Salam, installé dans le quartier de Wahda, à 1,5 km du fleuve Tirgre, au sud-est de Mossoul, est en une illustration.

Après avoir pris le contrôle de cet établissement, transformé en base militaire de Daesh suite à une offensive-éclair qui a tranché avec le mode opératoire plutôt prudent qu’elles suivaient jusqu’alors, les unités irakiennes de la 9e division blindée ont été exposées à une contre-attaque meutrière des jihadistes.

« Quand on est entrés dans Wahda, Daesh a d’abord opposé peu de résistance et on pensait que les jihadistes avaient fui. […] Mais une fois dans l’hôpital, ça a été l’enfer. Ils ont commencé à attaquer de partout à côté de l’hôpital, à tous les coins de rue, dans chaque maison », a témoigné un officier irakien auprès de l’agence Reuters.

Apparemment, les jihadistes auraient utilisés un tunnel qui donnait à l’intérieur de l’hôpital. Selon un autre témoin, également sollicité par Reuters, les combat ont « vraiment été très violents. […] ils ont utilisé toutes sortes d’armes, mais ce n’était pas comme une guerre traditionnelle, il y avait des explosifs, des kamikazes, des tirs de mortier, des avions, etc ».

Selon un bilan non confirmé, les forces irakiennes auraient perdu au moins 20 des leurs ainsi qu’une vingtaine de véhicules blindés.

En outre, et alors que la coalition avait bombardé les ponts enjambant le Tigre (le fleuve traverse Mosssoul du Nord au Sud) pour éviter un tel mouvement, Daesh aurait envoyé des renforts dans la partie Est de la ville.

Mais, toujours d’après Reuters, les artilleurs français de la Task Force Wagram, qui mettent en oeuvre 4 CAESAR (Camion équipé d’un système d’artillerie) depuis la base de Qayyarah, ont commencé à « pilonner » le sud de Mossoul depuis le 5 décembre. Et cela, en vue « d’une poussée depuis le sud vers Mossoul pour réduire la pression mise par Daesh à l’est de la ville sur les soldats d’élite de l’Iraqi Counter Terrorism Service.

Étant donné que la portée théorique du canon de 155mm d’un CAESAR est de 38 km, l’on peut penser que les artilleurs français ont quitté Qayyarah pour s’approcher davantage de Mossoul.

Cependant, dans son dernier compte rendu sur l’opération Chammal, l’État-major des armées (EMA) n’a pas évoqué un tel mouvement, ni confirmé les informations de Reuters. Cela étant, il a fait état d’une nette hausse de l’activité de la TF Wagram puisque cette dernière a effectué « 26 missions de tirs » (dont 6 d’interdiction et 20 d’illumination), soit presque 7 fois plus par rapport à la semaine passée (voire aux semaines précédentes).

Dans le même temps, les Rafale de l’armée de l’Air et de la Marine ont assuré 58 sorties de reconnaissance armées et 9 autres de renseignement. Au total, 11 frappes ont été réalisées, dont 8 sur Mossoul. « Elles ont visé des groupes de combattants, des positions de mortier de Daesh ou des VBIED, véhicules suicide blindés chargés d’explosifs », a précisé l’EMA.

Par ailleurs, la même source précise que l’EI tente de rompre son isolement en Irak, notamment en contre-attaquant dans la province d’al-Anbar, afin de converser le fleuve Euphrate « comme ligne de communication entre l’Irak et la Syrie », ainsi que dans une zone située au sud de l’axe Tal Afar-Sinjar, également pour se ménager des voies logistiques vers ses bastions syriens.

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