Des officiers saoudiens seront formés en Allemagne

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En matière de ventes d’armes, Berlin suit une politique qui se veut très restrictive à l’égard des pays peu respectueux des droits de l’Homme ou susceptibles de nuire à la stabilité de leurs voisins. Et cette ligne, incarnée par Sigmar Gabriel, le ministre allemand de l’Économie, a eu des conséquences sur l’industrie française de l’armement française.

Cependant, le gouvernement allemand se montre plus conciliant pour les armes qu’il qualifie de « défensive ». Mais, en janvier dernier, après l’exécution, en Arabie Saoudite, de 47 personnes, dont le dignitaire chiite cheick Nimr Bqer al-Nimr, M. Gabriel estima qu’il fallait sans doute reconsidérer les relations entre Berlin et Riyad en matière de ventes d’équipements militaires.

« Nous pouvons voir qu’il était juste de ne pas livrer (à l’Arabie saoudite) des chars ou des fusils d’assaut G36. Maintenant, nous devons voir si nous devons aussi être plus sévères à l’avenir sur les armements défensifs », avait en effet déclaré Sigmar Gabriel.

Pour autant, en dépit de cette fermeté affichée, Berlin entend maintenir de bons rapports avec Riyad. En effet, le 8 décembre, la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a rencontré son homologue saoudien, le vice-prince héritier Mohammed bin Salman pour justement évoquer les « excellentes relations bilatérales » entre l’Allemagne et l’Arabie Saoudite. Notamment dans le domaine militaire.

Ainsi, la visite de Mme von der Leyen à Riyad a eu pour objet la finalisation de négociations portant sur une « coopération renforcée » en matière de formation militaire.

« À compter de l’an prochain, l’Université de la Bundeswehr de Munich (Universität der Bundeswehr München) accueillera plusieurs jeunes officiers et personnels de l’armée saoudienne », a précisé l’ambassade d’Allemagne à Riyad, qui a aussi souligné une « intensification des échanges » entre les deux pays cette année.

Outre-Rhin, cette annonce n’est évidemment pas du goût de tout le monde, notamment au sein des formations de la gauche allemande. « Étant donné que les Saoudiens soutiennent les islamistes et les jihadistes et qu’ils ne peuvent pas les combattre en même temps, ils ne se soucient pas de la stabilité et de la paix au Moyen-Orient », a commenté, sans nuance, Alexander Neu, l’expert militaire du parti Die Linke.

Son homologue chez les Verts, Agnieszka Brugger, a eu une réaction plus mesurée, estimant que ces liens militaires plus étroits avec l’Arabie Saoudite envoient un « mauvais signal ».

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