Cybersécurité et avions de combat au menu des 500 ans de la Paix perpétuelle entre la France et la Suisse

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Un an après la bataille de Marignan, le Royaume de France et la Confédération des XIII cantons suisses signèrent un traité de « paix perpétuelle » à Fribourg, le 29 novembre 1516. Depuis, malgré des hauts et des bas, comme cela a été le cas récemment au sujet du secret bancaire, les deux pays ont noué des relations privilégiées, jalonnées par près de 250 traités bilatéraux.

C’est ce qu’a ainsi souligné Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, lors de la commémoration, à Fribourg, des 500 ans de cette « paix perpétuelle » entre la France et la Suisse. « Ce traité est un authentique pacte d’amitié, qui confirme une relation bilatérale durable », a-t-il déclaré.

D’autant plus que, a encore relevé le ministre français, ce texte est « unique par sa longévité exceptionnelle » car « en dépit de certaines ruptures, il n’a jamais été dénoncé » et « atypique » car « on n’y retrouve pas de volonté d’écraser la partie défaite » étant donné que ses signataires ont cherché à « gagner la paix ».

« Et cela reste aujourd’hui un objectif majeur : les deux pays s’attachent à promouvoir la paix dans le monde, par des modes d’action distincts mais complémentaires », a continué M. Le Drian, pour qui la Suisse « n’a jamais confondu neutralité avec neutralisme, ni indépendance avec indifférence » au vu de sa médiation dans de nombreuses crises, laquelle témoigne « l’impérieuse nécessité de lieux neutres, où le dialogue peut être maintenu malgré le fracas des armes. »

Mais le 500e anniversaire de cette « Paix perpétuelle » a aussi été l’occasion de renforcer la coopération militaire – déjà importante – entre les deux pays. Ainsi, M. Le Drian et son homologue suisse, Guy Parmelin, ont signé une lettre d’intention dans le domaine de la cybersécurité.

« Nous avons décidé d’agir ensemble contre cette menace qui est récente mais très forte, et qui peut perturber nos systèmes de sécurité respectifs mais aussi le fonctionnement des services publics et des entreprises », a expliqué le ministre français.

Les discussions entre les deux responsables n’ont pas seulement porté sur la coopération bilatérale franco-suisse. En effet, M. Parmelin en a profité pour évoquer le renouvellement des avions de combat de la force aérienne suisse, ce qui intéresse évidemment la partie française, qui pourrait proposer à nouveau le Rafale.

Et l’enjeu est de taille. Étant donné que l’achat de 22 avions Gripen E/F du constructeur suédois Saab a été annulé à l’issue d’une « votation » populaire en mai 2014, Berne devra désormais trouver un successeur à ses F-5E/F Tiger encore en service ainsi qu’à ses F/A-18 Hornet, dont la durée d’utilisation, si rien n’est fait, prendra fin à l’horizon 2025.

Selon la planification du département suisse de la Défense, le choix d’un nouvel avion ne sera annoncé qu’en 2020. Et la livraison des futurs appareils ne commencerait qu’à partir de 2025. La semaine passée, un rapport préliminaire d’un comité d’experts a recommandé, à cette fin, de demander au Parlement un crédit d’études de projets, essais et préparatifs (EEP) d’un montant de 10 millions de francs suisses. En attendant, il serait prévu de prolonger la durée de vie des F/A-18 et suspendre provisoirement le retrait des F-5 Tiger.

Cela étant, la discussion, sur ce dossier, entre MM. Parmelin et Le Drian, n’a été qu’informelle. « Un groupe de travail doit me fournir un rapport avec des recommandations au printemps prochain », a dit le conseiller fédéral suisse. « Nous ne sommes pas allés plus loin qu’une information réciproque », a-t-il ajouté.

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