Des drones américains déployés en Tunisie

 

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Récemment, le Washington Post affirmait que des drones MQ-9 Reaper de l’US Air Force avaient été déployés sur une base tunisienne afin de mener des missions de reconnaissance et de surveillance en Libye, où les forces du gouvernement d’union nationale venaient de lancer une offensive visant à chasser les jihadistes de l’État islamique (EI) de la ville de Syrte.

En outre l’EI n’est pas la seule organisation jihadiste à surveiller en Libye étant donné que les filiales d’al-Qaïda y sont aussi présentes. Mais selon le Washington Post, les drones en question ont surtout été utilisés pour établir des dossiers d’objectifs à Syrte, où les forces américaines ont effectué pas moins de 300 frappes aériennes contre les jihadistes, à la demande de Tripoli, dans le cadre de l’opération Odyssey Lightning, lancée le 1er août.

En Afrique, les États-Unis disposent de plusieurs bases abritant des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance). C’est le cas à Djibouti, au Cameroun, pour lutter contre Boko Haram, et au Niger (Niamey et bientôt à Agadez, à deux pas de la Libye).

Mais, dans l’immédiat, il fallait donc trouver un point de chute plus proche du théâtre libyen pour les Reaper. D’où le choix de la Tunisie, où un détachement de 70 militaires américains a été déployé pour mettre en oeuvre ces appareils.

Dans un premier temps, Tunis a démenti ces informations. Puis, le 23 novembre, le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, les as finalement confirmées, en niant toutefois l’installation d’une base militaire américaine permanente en Tunisie.

Ainsi, lors d’un entretien donné à une chaîne de télévision locale, M. Essebsi a affirmé avoir « personnellement autorisé les opérations de drones américains » en Libye. « Ces opérations sont menées dans l’intérêt de la Tunisie, qui a l’obligation de coopérer avec les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il fait valoir.

En effet, la Tunisie est une cible privilégiée de l’EI, l’organisation jihadiste, qui compte de nombreux ressortissants tunisiens dans ses rangs, ayant revendiqué plusieurs attentats meutriers perpétrés dans le pays depuis deux ans.

« La mission de ces appareils (…) est de collecter des informations sur les activités et les mouvements des groupes jihadistes. Les renseignements obtenus sont partagés avec les autorités tunisiennes », a encore indiqué M. Essebsi.

Les drones envoyés en Tunisie ne sont pas armés, les autorités tunisiennes n’ayant pas permis, pour l’instant, qu’ils le soient. Aussi, les Reaper qui effectuent des frappes en Libye viennent de la base aérienne de Sigonella, en Sicile. Seulement, comme l’a expliqué le Washington Post, « la couverture nuageuse sur la Méditerranée et d’autres questions liées aux conditions météorologiques » font que leurs missions sont régulièrement annulées.

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