Les destroyers de la Royal Navy privés de missiles anti-navires en 2018?

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C’est ce que l’on appelle une « rupture temporaire de capacité » : faute de moyens, les destroyers et autres frégates de la Royal Navy ne pourront plus compter sur leurs missiles anti-navires en cas de nécessité.

En effet, affirme le quotidien britannique « The Telegraph« , les RGM-84 Harpoon, actuellement en dotation au sein de la Royal Navy, seront retirés du service d’ici 2018. Et rien n’a été prévu pour les remplacer d’ici-là, un missile de nouvelle génération étant attendu, au mieux, dans 10 ans.

Qu’à ne cela tienne, pourrait-on penser, il reste encore les missiles anti-navires Sea Skua mis en oeuvre par les hélicoptères embarqués. Peine perdue, là aussi. Ces engins rejoindront aussi les Harpoon, étant attendu qu’ils doivent être remplacés par le Sea Venom, c’est à dire l’ANL (Anti-navire léger), en cours de développement dans le cadre d’une coopération franco-britannique. Mais cette nouvelle munition ne sera pas prête avant 2020…

En outre, un hélicoptère ne peut constituer qu’une solution complémentaire, étant donné que, par exemple, son utilisation dépend des conditions météorologiques.

« C’est comme si [l’amiral] Nelson avait décidé de se débarrasser de ses canons pour revenir au mousquet », a les sources de la Royal Navy interrogées par The Telegraph.

Sans missiles anti-navires, les capacités des destroyers britanniques vont être dégradées, étant donné que l’artillerie du bord n’a pas la même portée des Harpoon, qui peuvent frapper une cible à 140 km de distance. « C’est une rupture capacitaire importante et le gouvernement est irresponsable. Cela montre que nos navires de guerre sont pour la vitrine et non pour le combat », a commenté l’ex-amiral Chris Parry

Cela étant, ce ne sont pas les solutions qui manquent : il serait en effet possible, pour la Royal Navy, de se procurer un nouveau stock de missiles Harpoon, d’opter pour l’Exocet MM40 ou le Naval Strike Missile norvégien. Seulement, l’argent manquerait pour financer une telle acquisition, les fonds étant siphonnés par la construction de deux porte-avions et le renouvellement des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) par ceux de la classe HMS Dreadnought.

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