La transformation du Service interarmées des munitions pèse sur son efficacité

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Créé en 2011, le Service interarmées des munitions (SIMu) a pour mission de « mettre à disposition des forces, en tous lieux et en tout temps, des munitions de toutes natures en quantité et en qualité requises ».

Comme les autres acteurs de la chaîne du soutien, il n’a pas été épargné par les restructurations et les déflations d’effectifs. Entre 2011 et 2014, le SIMu a en effet fermé trois dépôts de munitions et supprimé 10% de ses effectifs.

La Loi de programation militaire en cours prévoyait initialement la suppression de 257 postes de pyrotechniciens et la fermeture de cinq autres dépôts. de munitions. L’actualisation de la LPM, votée en juillet 2015 par le Parlement, n’a pas remis en cause cet objectif, si ce n’est que l’effort sur les ressources humaines du SIMu a été atténué.

Ainsi, dans le cadre du plan de transformation SIMu 2019, et à partir de 2017, les dépôts de Salbris et de Neubourg devront être fermés tandis que celui de Fonvieille subira le même sort ne fois que les travaux de rénovation et de construction des magasins de munitions de l’établissement principal des munitions de Miramas seront terminés, soit d’ici 2020. En outre, il est prévu de fusionner plusieurs Établissements principaux des munitions (EPMu) pour n’en disposer que de quatre (EPMu Provence-Méditerranée, EPMu Champagne-Lorraine, EPMu Centre-Aquitaine et EPMu Bretagne).

Si le SIMu compte moins de personnels et dépôts, son activité opérationnelle a augmenté au cours de ces dernières années. D’où le constat fait par le député Charles de la Verpillière, dans son dernier rapport pour avis portant sur la logistique et le soutien interarmées.

« La mise sous tension du SIMu, liée à la transformation du service et à la forte hausse de son activité opérationnelle, se traduit par une logistique moins souple et une maintenance des munitions moins performante. La baisse des effectifs de pyrotechniciens, accompagnée d’un nécessaire resserrement du dispositif, a entraîné une hausse significative de l’activité pour chaque dépôt », note en effet le député.

La dimunition du nombre de dépôts se traduit ainsi par un « accroissement des trajets parcourus pour les formations soutenues », un « retard croissant dans la réalisation de certaines tâches techniques de maintenance diminuant le volume du stock disponible » et « des délais contraints imposés aux formations soutenues, pour les commandes et la perception des munitions ».

Et le député d’ajouter : « Cette perte de réactivité est parfois difficilement compréhensible par les unités qui sont déjà soumises à des injonctions opérationnelles fortes. »

Qui plus est, les pyrotechniciens sont aussi très sollicités pour les opérations extérieures (opex). Le « niveau de projection de personnels atteint 57% par an », relève M. de la Verpillière, qui précise que le « nombre de postes non honorés ou honorés par des militaires avec des qualifications inférieures au niveau requis est en hausse. »

Toutefois, les crédits alloués au SIMu connaîtront, en 2017, une nouvelle hausse significative (+25%) pour atteindre 14,9 millions d’euros en autorisations d’engagement et 14,7 millions d’euros en crédits de paiement.

Cet effort budgétaire doit permettre au service de développer un système d’information logistique (SIL) de nouvelle génération, de prendre en compte le maintien en condition opérationnelle (MCO) de certaines munitions « complexes » jusqu’alors assuré par la SIMMAD (*) ou la Direction générale de l’armement (DGA) et de « répondre aux nouveaux objectifs de stockage de munitions compte tenu du niveau élevé de l’engagement opérationnel des forces armées, qui devraient faire l’objet d’une étude au printemps 2017. »

(*) Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense

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