L’Estonie se prépare à mener une guérilla en cas d’invasion russe

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Alors que, craignant les intentions de la Russie, la Lituanie sensibilise sa population aux risques d’espionnage, l’Estonie se prépare à une éventuelle invasion russe en s’appuyant sur les 25.400 volontaires de la Ligue de défense estonienne, une formation paramilitaire qui dépend des forces armées du pays.

Comme le souligne le New York Times, qui a publié un reportage sur ces volontaires estoniens, Tallinn n’a pas les moyens militaires de s’opposer aux forces russes. Et ce n’est évidemment pas la clôture de 2,5 mètres de hauteur que les autorités estoniennes entendent ériger le long de la frontière avec la Russie qui empêchera les blindés de passer.

En outre, même si l’Estonie est membre de l’Otan et, qu’à ce titre, le pays accueillera un gros bataillon sous commandement britannique dans le cadre d’une renforcement du flanc oriental de l’Alliance, l’on pense à Tallinn que les États-Unis et l’Europe n’iront pas jusqu’à une confrontation avec la Russie en cas d’invasion. Et cela en dépit de la clause de défense mutuelle de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord. Du moins, c’est ce le sentiment que rapporte le New York Times.

D’où la formation des volontaires de la Ligue de défense estonienne à la guerre insurrectionnelle, associée à un programme de distribution d’armes (des fusils AK4, version suédois du G-3 d’Heckler & Koch) au sein de la population.

« Le meilleur moyen de dissuasion est non seulement des soldats armés mais aussi des citoyens armés », a justifié le général Meelis Kiili, le commandant de la Ligue de défense estonienne. En outre, pour lui, la guérilla « devrait commencer immédiatement après l’invasion. »

À cette fin, les volontaires estoniens sont entraînés à manipuler des armes et à mettre au point des engins explosifs improvisés. Ils reçoivent également des formations aux premiers secours ainsi que des cours desurvie et apprennent à reconnaître les matériels utilisés par les forces russes. Des « compétitions » sont ainsi organisées régulièrement pour mettre tout cela en pratique.

« La guerre de partisans est notre seul moyen », a expliqué Jaan Vokk, un ancien caporal de l’armée estonienne, qui a servi en Afghanistan. « Nous ne pouvons pas égaler leurs blindés. Nous devrons nous regrouper dans de petites unités et détruire le plus possible de leurs convois logistiques. Nous devrons les ‘piquer’ partout où nous le pourrons », a-t-il confié au quotidien américain.

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