Le chef du renseignement intérieur britannique met en garde contre les activités subversives de la Russie

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Depuis sa création, en 1909, le MI5 (ou Security Service) a connu 17 directeurs généraux. Et jusqu’en 1993, leur identité était gardée secrète. Et aucun d’entre-eux n’a consenti à parler à la presse. Du moins était-ce vrai jusqu’à présent. Car le chef actuel du renseignement intérieur britannique, Andrew Parker, a rompu avec cet usage en donnant un entretien au quotidien The Guardian, lequel a été publié le 1er novembre.

Ainsi, le directeur du MI5 a fait le tour des menaces susceptibles d’affecter la sécurité du Royaume-Uni. Et il en donné trois : le terrorisme « d’inspiration islamique », le retour possible de tensions en Irlande du Nord en raison de l’activisme de « républicains dissidents de toutes sortes » et les méthodes « de plus en plus agressives de la Russie ».

S’agissant du terrorisme, M. Parker a précisé que ses services ont déjoué 12 projets d’attentats d’inspiration jihadiste au cours de ces trois dernières années et que 3.000 « extrémistes islamistes violents » ont été identifiés au Royaume-Uni.

Outre cette menace, le chef du MI5 a donc évoqué les menées subversives de la Russie et mis en garde contre les méthodes « de plus en plus agressives » utilisées par cette dernière pour arriver à ses fins.

Ainsi, M. Parker a expliqué que la Russie « s’appuie sur toute sa gamme d’organes étatiques et toute sa puissance pour faire avancer sa politique étrangère de façon de plus en plus agressive, et cela comprend la propagande, l’espionnage, la subversion et les cyber-attaques. »

« La Russie est à l’oeuvre dans toute l’Europe et au Royaume-Uni. La tâche du MI5 est de lui barrer la route », a encore insisté M. Parker, qui aussi souligné la « posture de plus en plus anti-occidentale » de Moscou.

Toujours selon le patron du MI5, les services russes comptent encore beaucoup d’agents au Royaume-Uni. Mais, à la différence de la situation qui prévalait lors de la Guerre Froide, il faut désormais prendre en compte « l’avènement de cyberguerre ». Et d’ajouter que les « cibles » de Moscou sont les « secrets militaires, les projets industriels, l’information économique et la politique étrangère du gouvernement britannique. »

« Cela fait plusieurs décennies que la Russie représente une menace déguisée. La différence, c’est qu’aujourd’hui les méthodes à sa disposition sont de plus en plus nombreuses », a souligné M. Parker.

Les propos du chef du MI5 font écho à ceux tenus le mois dernier par James Clapper, le directeur national du renseignement américain (DNI), au sujet des attaques informatiques ayant visé le Parti démocrate. « Ces vols et ces piratages ont pour but d’interférer dans le processus électoral américain. Nous pensons, compte tenu de l’étendue et du caractère sensible de ces initiatives, que seuls de hauts responsables russes ont pu autoriser ces activités », avait-il accusé.

Quoi qu’il en soit, et comme d’habitude, la Russie a réfuté les affirmations du directeur du Security Service. « Nous allons considérer ces déclarations comme des accusations gratuites et infondées (…) jusqu’à ce que quelqu’un montre une preuve quelconque », a ainsi réagi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

« La Russie utilise en effet toutes les possibilités (…), mais toutes les possibilités prévues par le droit international pour faire avancer ses intérêts et les défendre à l’étranger », a cependant concédé M. Peskov.

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