La Turquie renforce sa présence militaire près de la frontière irakienne

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Pour la première fois depuis juin 2014, les forces irakiennes ont désormais pris pied à Mossoul, précisément dans des secteurs « sur la rive gauche » de la ville.

En outre, des unités de l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS), dont la formation a été assurée en partie par des militaires français de l’opération Chammal, ont repris le contrôle du bâtiment abritant la télévision de Mossoul aux jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh). La veille, elles avaient avancé jusqu’au quartier de Karamah, situé à l’intérieur des limites administratives de la ville.

Désormais, les forces irakiennnes sont entrées dans la phase la plus sensible de cette opération de reconquête lancée le 17 octobre dernier. Et il faut s’attendre à des combats intenses, à l’image de ceux que les milices libyennes mènent actuellement pour déloger les jihadistes de l’EI de la ville de Syrte.

Dans le même temps, la Turquie a déployé des troupes à la frontière qu’elle partage avec l’Irak. Un convoi d’une trentaine de blindés et de chars est parti d’Ankara pour Silopi, dans le sud-est du pays.

Le minstre turc de la Défense, Firki Isik, a expliqué que ce déploiement était motivé par des « développements régionaux importants », en référence à l’opération visant à libérer Mossoul, ville sur laquelle Ankara estime avoir un droit de regard.

« La Turquie doit être prête à faire face à toute situation et (ce déploiement) fait partie de ces préparatifs », a ainsi affirmé Firki Isik, d’après l’agence de presse progouvernementale Anadolu.

Ces dernière semaines, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, n’a cessé de plaider en faveur d’une implication de l’armée turque dans la libération de Mossoul, ce que Bagdad refuse catégoriquement.

Pour rappel, la Turquie compte environ 2.000 soldats dans le nord de l’Irak, précisément à Bashiqa, pour y entraîner la « Garde de Ninive », une unité composée de combattants sunnites, commandés par Atheel Nujaifi, accusé d’avoir faciliter la progression de l’EI quand il était le gouverneur de Mossoul.

Ce mouvement militaire turc à la frontière avec l’Irak coïncide également avec l’avertissement adressé par M. Erdogan aux Unités de mobilisation populaire (Hachd Chaabi), c’est à dire des milices chiites soutenues par l’Iran, lesquelles ont annoncé une offensive en direction de Tal Afar, localité située à l’ouest de Mossoul et où vit une importante communauté turkmène.

En outre, ce déploiement militaire turc à la frontière coïncide également avec une regain de tension dans le sud-est de la Turquie, où des affrontements entre les forces de sécurité et les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont quotidiens. Or, Ankara n’a pas caché son intention d’intervenir dans la région irakienne de Sinjar, où les activistes kurdes sont soupçonnés de vouloir s’y implanter.

Enfin, il est à noter que le général Hulusi Akara, le chef d’état-major des forces turques, s’est rendu, ce 1er novembre, en Russie pour évoquer avec son homologue russe la coopération militaire bilatérale et « la situation régionale ». Et cela alors que la Turquie a lancé, en août, l’opération Bouclier de l’Euphrate dans le nord de la Syrie (pour combattre à la fois l’EI et les milices kurdes syriennes) pendant que la Russie soutient le régime de Bachar el-Assad.

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