Hausse sensible des pertes subies par les forces de sécurité afghanes

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En 2015, environ 5.000 membres des forces de sécurité afghanes furent tués au combat contre les taliban. Et pour l’Otan, qui dirige la mission « Resolute Support », ce niveau de perte était déjà préoccupant.

Cette année, et comme l’on pouvait s’en douter, la tendance ne s’est pas inversée, malgré l’élimination du mollah Mansour, le chef du mouvement taleb, en mai dernier (au contraire même:) : selon un rapport du rapport trimestriel du bureau de l’inspecteur général pour la reconstruction de l’Afghanistan (Sigar), les forces de sécurité afghanes (armée et police) ont perdu 5.523 hommes entre le 1er janvier et le 19 août. Le document précise que 9.965 soldats ont été blessés (donc mis hors de combat) lors de la même période.

Avec les récentes offensives des taliban, notamment dans les provinces de Kunduz, du Helmand et d’Uruzgan, les pertes des forces afghanes devraient être encore supérieures à celles estimées par le Sigar.

Par le passé, les combats gagnaient en intensité au printemps. Désormais, comme le souligne le rapport du Sigar, c’est de moins en moins vrai étant donné que les taliban continuent d’attaquer les forces de sécurité afghanes tout au long de l’année. Et c’est ce qui explique, en partie, cette hausse des pertes subies.

Qui plus est, les taliban ont adapté leurs tactiques et gagné ainsi en efficacité. En outre, les zones contestées aux gouvernement central sont maintenant plus nombreuses.

Actuellement, pas moins de de 6 capitales provinciales sont en effet menacées par le mouvement taleb, dont Lahkar Gah (Helmand), Kunduz, Farah, Tarin Kot (Uruzgan), Maimana (Faryab) et Pul-i-Khumri (Baghlan). Par ailleurs, il ne faut oublier les présence de l’État islamique, principalement dans la province de Nangarhar, et, plus récemment, dans celle de Ghor, dans le centre de l’Afghanistan, près de Kaboul.

Signe que les combats se durcissent, l’aviation américaine a augmenté significativement le nombre de ses frappes en Afghanistan au cours des 10 premiers mois de cette année.

« Le défi le plus important à l’effort de reconstruction américain et à la viabilité de l’Etat afghan, demeure la rébellion des talibans et des autres factions », a estimé John Sopko, le patron du Sigar, qui n’a pas l’habitude de mâcher ses mots.

En outre, le rapport souligne également les faibles avancées constatées dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, le chômage ou encore en faveur des droits des femmes et de l’éducation. « Des traditions culturelles enracinées et une rébellion qui se poursuit continuent à menacer la sécurité et la santé des femmes afghanes et à les empêcher de participer à la vie publique », affirme le document.

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