Les missions des brigades de gendarmerie vont être allégées pour favoriser le contact avec la population

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Renouer le contact avec la population. Telle est l’une des priorités que le général Richard Lizurey, le Directeur général de la Gendarmerie nationale (DGGN), a évoquée avec insistance alors qu’il était entendu par les députés de la commission de la Défense.

En effet, au cours de ces 15 dernières années, le nombre de brigades territoriales a chuté de 500 (il en reste 3.100 actuellement) en raison, notamment, de la création, par souci d’économies, de « communautés de brigade ». Et cela s’est traduit par un allongement du temps d’intervention des gendarmes, ce dernier étant passé à 12 minutes en moyenne.

Du coup, comme l’a souligné le DGGN, le « sentiment que les gens nous renvoient, c’est qu’ils ne voient plus le gendarme. » En outre, cela tend à amoindrir la capacité des gendarmes à détecter ce que l’on appelle les « signaux faibles » en matière de renseignement.

Aussi, le général Lizurey entend remettre l’accent sur les « brigades territoriales », qui sont les « briques de base » de la Gendarmerie, en particulier en leur confiant une mission unique : aller à la rencontre de la population et des élus. En clair, leur contrat opérationnel va évoluer.

« Une brigade classique aujourd’hui a la totalité du spectre missionnel : police de la route, police judiciaire, police administrative…, ainsi que toutes les charges administratives liées au fonctionnement d’une brigade. L’idée serait de retirer toutes ces missions, ou une grande partie, à certaines brigades pour leur donner du temps. Tout ce qui consomme du temps à la caserne a vocation soit à ne plus être fait soit à être fait par quelqu’un d’autre, une unité spécialisée comme une unité de recherche pour la PJ, une unité motorisée pour la sécurité routière… », a expliqué le général Lizurey.

« L’objectif est que les gendarmes de ces unités n’aient d’autre mission que le contact avec la population et les élus, sans travail de nuit qui implique des récupérations ni déplacements au chef-lieu de communauté qui prennent du temps. Nous expérimenterons le concept ici et là pour voir si c’est, tout d’abord, réalisable et, ensuite, efficace », a-t-il ajouté.

Pour résumer, les gendarmes d’une brigade lambda « ne ne s’occuperont plus ni d’écritures diverses, ni de soit-transmis du parquet, ni de police de la route dans le cadre d’opérations coordonnées, mais seront en permanence dehors, sur le terrain, au contact de la population et des élus. »

Le général Lizurey veut que ce changement soit « conceptualisé » en 2017. « C’est essentiel, car nous avons pu perdre le contact ici ou là, à la faveur des évolutions successives et de la ‘rationalisation’ auxquelles nous avons procédé. Je ne veux pas dire par là que celle-ci n’était pas une bonne chose, simplement que nous devons maintenant nous interroger sur l’évolution à venir », a-t-il justifié.

S’agissant de la détection des « signaux faibles », le général Lizurey a fait part de la création, en 2016, de 25 antennes territoriales dédiées au renseignement. D’autres suivront l’année prochaine. Ces unités sont constituées par un « binôme de gendarmes installé dans une brigade de gendarmerie, mais qui a pour vocation de capter, dans les profondeurs du territoire, des signaux faibles qu’il est ensuite chargé d’analyser et d’exploiter avant de les transmettre aux services spécialisés. »

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