La branche somalienne de l’État islamique a brièvement contrôlé une ville portuaire au Puntland

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Alors que les milices Shebab, liées à al-Qaïda, continuent d’attaquer la force de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) – la dernière en date a été commise avec un camion-suicide à Beledweyne -, à perpétrer des attentats au Kenya et à reprendre le contrôle de localité abandonné sans explications par les troupes éthiopiennes (comme encore récemment à Halgan, dans le centre du pays), la branche somalienne de l’État islamique s’affirme.

Ainsi, plusieurs dizaines de jihadistes ont conquis, le 25 octobre, la petite ville portuaire de Qandala, située dans la région semi-autonome du Puntland (nord-est).

« Nous avons pu établir que Qandala est tombée ce matin. Des miliciens islamistes en armes ont investi la localité et dit à la population qu’ils la contrôlaient désormais », a indiqué Mohamed Muse, un chef coutumier.

« Des pêcheurs des environs de Qandala rapportent que la ville a été prise et qu’ils ne sont pas partis en mer aujourd’hui. Les combattants islamistes ont pris position le long de la côte et dans plusieurs endroits de la bourgade mais nous ne savons pas exactement qui ils sont », a confirmé, auprès de l’AFP, Abdiweli Adan, un habitant d’un village voisin.

Les milices Shebab sont très peu présentes dans la région autonome du Puntland, malgré leurs efforts pour s’y implanter. Ainsi, il a été rapporté, en mars, que plusieurs dizaines de leurs combattants s’y étaient infiltrés par la côte afin de prendre le contrôle de plusieurs villages. Mais ils en avaient été chassés par les forces de sécurité locales.

Aussi, ces « combattants islamistes » vu à Qandala ne pouvaient qu’appartenir à la branche somalienne de l’EI, étant donné que ses militants ont été recrutés en grande partie parmi le clan Majerteen, originaire, justement, de la région du Puntland.

D’ailleurs, Amaq, l’agence de propagande de Daesh, a confirmé, plus tard, la prise de Qandala par « des combattants de l’État islamique ».

Seulement, l’occupation de cette ville portuaire n’aura pas duré longtemps. Craignant sans doute l’arrivée des forces de sécurité locales, les jihadistes ont en effet quitté Qandala 24 heures seulement après en avoir pris le contrôle.

« Les combattants ont quitté la localité tôt ce matin (26 octobre) mais ils ne sont pas partis très loin », a indiqué, à l’AFP, Abdiweli Adan, un chef coutumier. « Des pêcheurs les ont aperçus dans les montagnes avoisinantes », a-t-il ajouté.

« Le Puntland a dépêché des centaines de forces spéciales pour s’occuper de ces terroristes. Malheureusement, ils ont pris la fuite avant que les troupes n’atteignent » Qandala », a de son côté, expliqué Cabdirisak Mohamed, un responsable sécuritaire local.

L’on peut avancer deux raisons pour expliquer cette prise puis ce retrait de Qandala. La première est que la branche somalienne de l’EI, marginalisée, a besoin d’attirer l’attention au moment où ses concurrents des Shebab multiplient les attaques. Et la seconde est que le jihadistes ont tout simplement eu besoin de se ravitailler.

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