Le véhicule devant remplacer la P4 pourrait venir d’Afrique du Sud ou d’un pays asiatique

Patrouille SRR du 27°BCA / CEA 3°REI au Centre Spatial Guyannais.

L’annonce d’une commande 1.000 véhicules Ford Ranger pour remplacer partiellement les Véhicules légers tactique tout-terrain (VLTT) Peugeot P4 avait suscité, en 2015, une vive polémique comme on en a le secret en France. La raison était qu’un fournisseur étranger (peu importe s’il a des usines dans l’Hexagone) avait été choisi aux dépens d’un industriel français (susceptible de produire à l’étranger).

Mais il est à parier que l’on aura la même polémique quand sera annoncé le choix du véhicule léger tactiques polyvalents (VLTP) non protégés, destiné à remplacer l’ensemble des P4 encore en service, à raison de 3.800 exemplaires.

Et pour cause : lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, a indiqué que le remplacement des P4, dans l’immédiat, « nous oriente plutôt vers l’Afrique du Sud ou du côté d’un pays asiatique ». Ce qui serait inédit.

Et le CEMAT de « déminer » les critiques qui ne manqueront pas d’être faites. « Vous souhaitez, a-t-il dit aux députés, que la Défense soutienne les acteurs économiques. J’y souscris pleinement. Pour autant, j’appelle les acteurs économiques à soutenir notre effort de défense. C’est ce que l’on pourrait appeler, en regard du ‘patriotisme économique’, une ‘économie patriote' ».

Car, le souci – et le chef de la Section technique de l’armée de Terre (STAT) l’avait souligné en février dernier – est qu’aucun industriel français n’est en mesure de proposer un véhicule conforme aux besoins exprimés par l’état-major.

« Je suis convaincu que si l’on avait dit, il y a quelques années, à nos industriels, que nous allions avoir besoin de P4, ils se seraient mis en ordre de bataille pour nous les fournir. Mais si on se réveille un beau matin en disant que 600 de nos P4 ‘meurent’ chaque année, l’industrie automobile française n’est pas forcément capable de fournir le nécessaire » a toutefois admis le général Bosser.

En outre, a-t-il insisté, « on ne peut pas dire que l’on est en guerre, qu’on a des besoins urgents, et ne pas acquérir le matériel nécessaire à conduire cette guerre, même s’il n’est pas français. » Et d’insister : « Avec Sentinelle, nous avons un grand besoin de mobilité sur le territoire national. Quand on a évoqué la succession de la P4, il n’y avait pas, sur le marché français, de véhicule correspondant à nos besoins. Mais encore une fois, la responsabilité est partagée : si on avait attiré l’attention d’un industriel, il y a 3 ou 4 ans, peut-être qu’il aurait réfléchi en amont et que les bureaux de recherche se seraient mis en route. »

En attendant, il faut savoir que « reconstruire » une P4 coûte 27.000 euros et que cela exige 300 heures de travail… « Cela m’interroge. Mais cela pose plusieurs questions que j’aurai l’occasion d’évoquer dans l’année qui vient », a dit le général Bosser.

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