Guyane : Les meurtriers de deux militaires français lourdement condamnés

 

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Le 27 juin 2012, au cours d’une opération contre l’orpaillage illégal menée dans le secteur de Maripasoula (Guyane), Stéphane Moralia, 28 ans, et le caporal-chef Sébastien Pissot, 33 ans, affectés tous les deux au Commando de recherche et d’actions en jungle (CRAJ) du 9ème Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa), tombaient sous les balles d’un gang de « garimpeiros » brésiliens, dirigé par un certain Ferreira Manoel Moura, alias « Manoelzihno ». Trois gendarmes avaient également été gravement blessés lors de cette embuscade.

L’opération en question avait été décidée suite à des tirs contre un hélicoptère EC-145 de la Gendarmerie, depuis un secteur où le gang de Manoelzinho faisait alors régner la terreur, n’hésitant pas à éliminer ses rivaux.

Un mois plus tard, après une traque menée par les gendarmes dans la jungle guyanaise, au cours de laquelle plusieurs personnes impliquées furent interpellées, la police brésilienne arrêta Manoelzinho à Macapá. Et ce dernier avoua le meurtre des deux militaires du 9e RIMa.

Mais il aura fallu attendre plus de quatre ans pour voir les protagonistes de cette affaire être jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France (Martinique).

Déjà emprisonnés au Brésil, l’un à perpétuité, l’autre pour 30 ans, Manoelzinho et son lieutenant, Ronaldo Silva Lima alias « Brabo da Morgana », n’ont pas pu assister à leur procès, étant donné qu’il n’existe pas de convention d’extradition entre Brasilia et Paris. Seulement deux prévenus – Itamar Bezerra Alves et Ronaldo Miranda Carvalho – ont donc pris place dans le box des accusés.

Sans entrer dans le détail des audiences, le verdict de la cour d’assises spéciale est tombé le 19 octobre au soir. Ainsi, Manoelzinho a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation dont il faisait l’objet (meutre des deux militaires, tentatives de meurtres sur des pêcheurs et des gendarmes, détention d’armes de première ou quatrième catégorie, etc…). Il a donc été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Quant à son second, il a écopé d’une peine de 30 ans réclusion criminelle.

Ces condamnations « par défaut » ne pouvant s’appliquer que dans le cas où ces deux criminels seraient arrêtés à la France, elles sont symboliques. En outre, comme Manoelzinho a déjà été condamné à perpétuité par la cour d’assises de Cayenne en janvier 2016.

Quant aux deux autres prévenus présents aux procès, la cour a été moins sévère par rapport aux réquisitions de l’avocat général, qui réclamait, pour l’un et l’autre, des peines allant de 15 à 25 ans de prison.

Ainsi, Itamar Bezerra Alves en a pris pour 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs. Et Ronaldo Miranda Carvalho a été condamné à 18 ans de détention pour tentatives de meurtre et appartenance à une bande organisée. Les deux hommes ont 10 jours pour faire appel de ce verdict.

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