Un canot de migrants attaqué au large de la Libye

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Alors que la Méditerranée centrale est sillonnée par les navires de l’opération européenne Sophia (à laquelle participe le bâtiment de commandement et de ravitaillement « Somme »), un canot avec environ 150 migrants à bord, a été attaqué par des hommes armés à 14 nautiques des côtes libyennes.

L’incident, qui s’est produit dans la nuit du 20 au 21 octobre, a été signalé par le navire SeaWatch2, armé par une ONG allemande. Ce dernier avait en effet envoyé au secours des migrants par les gardes-côtes italiens, chargés de coordonner les opérations dans la zone. Un pétrolier était également sur place afin d’abriter le canot pendant la mission de sauvetage.

C’est au cours de cette dernière qu’une embarcation portant l’insigne des gardes-côtes libyens est arrivée sur les lieux. Des hommes armés ont alors tenté de s’emparer du moteur du canot en perdition. Pour cela, certains sont montés à bord, provoquant ainsi un mouvement de panique parmi les migrants, qui, pour la plupart, se sont jetés à l’eau.

L’ONG Sea-Watch, qui a quand même pu sauver 120 personnes (ce qu’ont confirmé les gardes-côtes italiens), a donné le bilan d’au moins 4 morts et de 15 à 25 disparus.

Il est très probable que les assaillants aient été des passeurs opérant depuis le littoral libyen. Et cet incident suggère que les réseaux de trafiquants commencent à manquer de moteurs pour les canots à bord desquels ils font embarquer les migrants à destination de l’Europe. Ou bien qu’ils cherchent à rentabiliser davantage leur activité criminelle.

Selon les chiffres donnés en décembre 2015 par le contre-amiral Bléjean, alors numéro deux de l’opération Sophia, il en coûte entre 500 et 1.000 euros à un migrant pour prendre place à bord d’un canot pneumatique. Le tarif s’envole à 1.300 euros pour embarquer sur un barque en bois.

Sachant qu’un canot pneumatique coûte 8000 euros à l’achat, le profit pour les trafiquants est estimé à près de 70.000 euros par embarcation…

Photo : Archive

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