Mise en cause par la Russie, l’aviation belge nie avoir tué des civils dans la région d’Alep

Des F16 belges sur la base de Mont-de-Marsan

Critiquée pour bombarder sans trop de discernement la partie orientiale d’Alep – là où sont présents les groupes armés hostiles au régime syrien – la Russie a accusé, ce 19 octobre, l’aviation belge d’avoir mené un raid aérien au cours duquel 6 civils syriens auraient perdu la vie.

« Six personnes ont été tuées et quatre autres blessées à des degrés variables à la suite d’un bombardement qui a détruit deux maisons » dans la nuit du 18 au 19 octobre, à Hassajek, une localité de la région d’Alep, a constaté le ministère russe de la Défense.

« Les avions russes et syriens n’étaient pas présents dans cette zone. Mais des avions de la coalition internationale effectuaient des missions dans la région. (…) Deux F-16 de l’aviation belge ont été repérés dans cette zone au moment », a-t-il ensuite accusé, via un communiqué.

Dans la foulée, Maria Zakharova, une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a donné dans l’ironie en disant attendre « la condamnation sévère du Département d’Etat américain de frappes sur des cibles civiles ». Et d’ajouter, en référence à la diffusion de la photographie d’Omran, un jeune garçon syrien rescapé d’un bombardement à Alep : « Je pense que les photographies des morts ne seront pas difficiles à trouver pour lancer une campagne appropriée sur CNN. »

Seulement, avant de lancer des accusations, encore faut-il avoir du « biscuit »… Car Bruxelles a catégoriquement nié la moindre responsabilité dans la mort de ces 6 civils syriens. « Nous ne disons normalement pas où nous sommes actifs, mais durant ces jours-là, nous n’avons pas survolé la région concernée [c’est à dire celle d’Alep, ndlr] », a réagi Steven Vandeput, le ministre belge de la Défense.

Et ce dernier de rappeler, pour enfoncer le clou, les règles d’engagement auxquelles sont soumis les pilotes belges, ainsi que ceux de la coalition anti-jihadiste. « Les dommages collatéraux doivent toujours être évités. Il ne peut y avoir aucun doute sur la cible, qui doit être à 100% liée au groupe terroriste État islamique. Chaque mission est évaluée au quartier général et le pilote peut encore prendre une décision », a-t-il expliqué à l’antenne de Radio 1.

Enfin, toujours selon M. Vandeput, les accusations russes « s’inscrivent dans leur tactique de semer la discorde au sein de la coalition. »

Quoi qu’il en soit, cette affaire est très mal prise par le gouvernement belge, au point que l’ambassadeur russe en poste à Bruxelles, Alexandre Tokovinine, qui vient juste de recevoir ses lettres de créance, a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères.

« Nous voulons faire passer le message que la Belgique n’a aucune responsabilité dans ces frappes », a expliqué Didier Vanderhasselt, un porte-parole de la diplomatie belge, au sujet de cette convocation de l’ambassadeur russe. En outre, le mécontentement de Bruxelles s’explique aussi par le fait que les informations diffusées par le ministère russe de la Défense n’ont « pas été vérifiées avant d’être rendues publiques. »

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