L’Argentine proteste contre des exercices militaires britanniques dans les îles Falkland

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Après des années de tension, qui ont abouti à un renforcement des capacités militaires britanniques dans les îles Falkland (ou Malouines), les relations entre le Royaume-Uni et l’Argentine ont semblé, ces derniers temps, se détendre, à la faveur de l’arrivée au pouvoir, à Buenos Aires, du président de centre droit Mauricio Macri.

Ainsi, en août, Theresa May, qui venait de succéder à David Cameron à la tête du gouvernement britannique, avait proposé de rétablir la desserte aérienne des Falkland/Malouines via l’Argentine, suspendue en 1982. Et il était même question d’une levée possible des sanctions contre les compagnies pétrolières opérant dans l’archipel. Sanctions qui avaient été prises par le gouvernement de l’ex-présidente de gauche, Cristina Kirchner.

Seulement, ces relations entre Buenos Aires et Londres viennent de connaître un nouveau coup de froid à cause d’exercices miliaires que les forces armées britanniques prévoient d’organiser dans l’archipel entre le 19 et le 28 octobre. Des tirs de missiles sol-air Rapier [photo] seraient au programme.

« L’Argentine dénonce la réalisation de ces exercices militaires en territoire argentin illégitimement occupé par le Royaume-Uni », a en effet réagi le gouvernement argentin, pour qui Londres « ignore les résolutions des Nations unies et d’autres organismes internationaux, sommant les deux pays de reprendre les négociations pour parvenir à une solution pacifique et définitive. »

Le communiqué du gouvernement argentin fait notamment référence à la résolution 2065, adoptée en 1965 à l’occasion de la XXe session de l’assemblée générale des Nations unies.

En outre, l’ambassadeur du Royaume-Uni à Buenos Aires, Mark Kent, a été convoqué par le ministère argentin des Affaires étrangères pour se voir remettre une note demandant à Londres d’annuler les exercices militaires en question.

Par ailleurs, c’est chez les élus du « Front pour la victoire », parti ayant soutenu Cristina Kirchner par le passé, que l’on trouve les réactions les plus vives à l’annonce de ces exercices militaires britanniques.

Ainsi, le député au Mercosur, Daniel Filmus, qui fut sénateur et secrétaire pour les questions relatives aux îles Falkland/Malouines, a estimé que les « les Britanniques prouvent qu’ils n’ont aucun désir pour le dialogue et qu’ils ont un mépris total pour les différentes résolutions des Nations Unies qui interdisent de telles actions. »

« Tout exercice militaire représente un danger clair pour une zone stratégique (…) et viole la résolution 2065 des Nations Unies, ce qui empêche de trouver une solution par le dialogue bilatéral entre l’Argentine et le Royaume-Uni sur ce conflit de souveraineté », a ajouté M. Filmus.

« Les exercices militaires des Britanniques cachent leurs véritables intérêts géopolitiques : l’ appropriation des ressources naturelles dans la région et consolider une base militaire puissante dans une zone stratégique de l’Atlantique Sud », a accusé la sénatrice Silvina Garcia Larraburu.

Pour rappel, les îles Falkand/Malouines, situées à 13.000 km du Royaume-Uni, sont sous souveraineté britannique depuis 1833. Elles font depuis l’objet d’un contentieux territorial avec l’Argentine, lequel a donné lieu à une guerre entre les deux pays en 1982. Pour Londres, le statut de cet archipel, qui lui donne un accès à l’Antarctique et lui offre des gisements de pétrole, n’est pas à négocier.

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