Pour le chef de la diplomatie allemande, le contexte actuel est « plus dangereux » que celui de la Guerre Froide

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Dénonciation d’accords passés, notamment sur le nucléaire, rupture du dialogue sur la situation en Syrie, tensions persistantes après l’annexion de la Syrie, accusations mutuelles d’espionnage, retour envisagé de l’armée russe au Vietnam et à Cuba… Les relations entre la Russie et les États-Unis se dégradent chaque jour un peu plus et cela inquiéte le ministre allemand des Affaires étrangères, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier.

« Ce qu’il restait de confiance semble épuisé et si cela continue, nous retomberons dans un moment de confrontation entre deux grandes puissance », a mis en garde le chef de la diplomatie allemande, dans une tribune publiée ce 8 octobre par le quotidien Bild.

Pour autant, il serait faux, selon lui, de parler d’un retour à la situation qui prévalait avant la désintégration de l’Union soviétique. « C’est une illusion de croire qu’il s’agit de l’ancienne Guerre froide. Les temps actuels sont différents, plus dangereux », estime en effet M. Steinmeier. Et cela parce que, a-t-il ajouté, l’URSS et les États-Unis s’étaient fixés des « lignes rouges » qu’ils « respectaient ».

Cela rejoint les propos tenus récemment par le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, qui se demandait si les dirigeants russes actuels avaient gardé « la grande retenue de leurs prédécesseurs à l’époque de la Guerre froide, quand il s’agissait de brandir leurs armes nucléaires. »

Pour rappel, M. Steinmeier avait critiqué, en juin dernier, la décision de l’Otan de renforcer son flanc oriental, à la demande des États baltes et, plus généralement, des anciens pays du bloc soviétique. « Celui qui croit créer plus de sécurité dans l’alliance avec des parades symboliques de chars près des frontières dans l’est, se trompe », avait-il dit.

Quoi qu’il en soit, l’inquiétude de M. Steinmeier est partagée par le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, ancien médiateur de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE pour l’Ukraine. « Le danger d’une confrontation militaire est considérable », a-t-il confié à Bild. « Ce danger n’a jamais été aussi important depuis des décennies et la confiance entre l’Ouest et l’Est jamais aussi faible », a-t-il ajouté.

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