La Russie envisage de rétablir une présence militaire à Cuba et au Vietnam

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La Douma – chambre basse du Parlement russe – a ratifié, le 7 octobre, l’accord conclu entre Moscou et Damas au sujet du déploiement, « pour une durée indéterminée », des forces aériennes russes sur la base syrienne de Hmeimim, placée désormais sous juridiction russe.

Cet accord stipule que les militaires russes affectés à Hmeimim sont exonérés d’impôts et de contrôles douaniers et qu’ils bénéficient – comme leurs familles – de l’immunité diplomatique. Et cela fait que la Russie dispose de deux bases  en Syrie, la première, celle de Tartous [officiellement appelée « point d’appui matériel et technique », ndlr], ayant fait l’objet d’un arrangement du même ordre en 1971.

Il y aurait maintenant près de 4.300 militaires russes en Syrie (sans compter les employés de sociétés militaires privées) pour mettre en oeuvre des avions de combat, des hélicoptères ainsi que des systèmes de défense aérienne S-300 et S-400 qui forment une « bulle de protection » en Méditerranée orientale.

Outre la Syrie, la Russie compte également des bases en Crimée (région ukrainienne annexée en 2014), en Ossétie du Sud et en Abkhazie (deux régions revendiquées par la Géorgie), en Biélorussie, au Kirghizistan, au Tadjikistan ainsi qu’en Arménie et en Transnistrie (région sécessioniste de la Moldavie). Á cette liste, sans doute faudra-t-il bientôt ajouter Cuba et le Vietnam.

En effet, Nikolaï Pankov, le vice-ministre de la Défense, a ainsi déclaré, devant la Douma, que Moscou envisageait de rétablir sa présence militaire à Cam Ranh (Vietnam) et à Lourdes (Cuba), où, pendant la Guerre Froide (et jusqu’en 2002), les forces russes disposaient respectivement d’une base navale et d’un centre de renseignement radio-électronique .

Cette information a ensuite été confirmée par Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Ce dernier a expliqué que cette option était justifié par l’évolution du contexte international au cours des deux dernières années. « Bien sûr, tous les pays, selon leurs intérêts nationaux, évaluent ces changements et prennent certaines mesures en conformité avec ce qu’ils jugent bon », a-t-il dit.

À la Douma, Nikolaï Pankov a lié le rétablissement de cette présence militaire russe à Cuba et au Vietnam au renforcement de l’Otan dans les pays baltes et en Pologne. Seulement, la différence est que ces derniers ont demandé de tels renforts, s’estimant menacés par leur voisin (en l’occurrence, la Russie). Ce qui n’est pas tout à fait le cas de La Havane, dont les relations avec Washington se sont améliorées, et de Hanoï, qui a cependant des différends territoriaux avec la Chine.

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