La plainte de proches d’Afghans tués lors d’une frappe à Kunduz rejetée par la justice allemande

Le 4 septembre 2009, à la demande du colonel allemand Georg Klein, des avions américains de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) bombardaient deux camions citernes volés par des taliban près de Kunduz, dans le nord de l’Afghanistan, provoquant ainsi la mort de plus de 90 civils afghans.

L’affaire fit grand bruit à l’époque et Berlin tenta de la minimiser, même si elle avait été présenté par des députés du Bundestag (chambre basse du Parlement allemand) comme étant « l’un des plus graves incident ayant impliqué l’armée allemande depusi la Seconde Guerre Mondiale ».

En tout cas, cette frappe, demandée parce que l’officier allemand craignait de voir ces camions citernes être utilisés par les taliban comme des bombes roulantes contre ses troupes, eut pour conséquence la démission du général Wolfgang Schneiderhan, alors chef d’état-major de la Bundeswehr.

Le rôle joué par le colonel Klein (promu depuis au grade de général) dans cette affaire est trouble. D’après un rapport d’enquête de l’Otan, il n’aurait pas respecté les procédures en vigueur, en ne se fiant qu’à des observations communiquées par téléphone par un seul informateur afghan.

Quoi qu’il en soit, les poursuites engagées par des proches de victimes de cette frappe aérienne contre l’Allemagne resteront lettre morte. En effet, le 6 octobre, la Cour fédérale allemande de Karlsruhe a rejeté la plainte d’un père de famille qui demandait 40.000 euros pour la perte de deux de ses fils ainsi que celle d’une veuve, mère de 6 enfants.

Les juges allemands ont ainsi estimé que le colonel Klein avait « épuisé toutes les possibilités de vérification » de la présence de civils à proximité des deux camions citernes volés et que le gouvernement allemand « ne pouvait être tenu pour responsable d’actions commises dans le cadre des missions à l’étranger de la Bundeswehr » et que le raid avait été conduit sous commandement de l’Otan.

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