EI : Les forces spéciales canadiennes adoptent une posture « plus offensive » en Irak

canadafs-20161007Si, en février, le Canada a retiré ses chasseurs-bombardiers CF-18 Hornet de la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) dirigée par les États-Unis, il a dans le même temps triplé les effectifs de ses conseillers militaires engagés auprès des forces kurdes irakiennes (Peshmergas), lesquels sont essentiellement issus des Forces d’opérations spéciales.

Actuellement, dans le cadre de l’opération Impact, les forces armées canadiennes ont déployé environ 830 militaires, trois hélicoptères CH-146 Griffon pour le transport tactique et, éventuellement, les évacuations sanitaires, ainsi qu’un avion de ravitaillement en vol CC150 Polaris et deux appareils de surveillance CP140 Aurora.

Leur implication auprès des Peshmergas fait que les militaires canadiens ont déjà échangé des tirs avec les jihadistes de l’EI à plusieurs reprises. C’est ce qu’a en effet affirmé le brigadier-général Peter Dawe, commandant adjoint des Forces d’opérations spéciales, le 6 octobre.

« La mission a évolué. Elle est passée d’une mission plus défensive à une mission plus offensive », a d’abord indiqué le brigadier-général Dawe. Et cela parce que les militaires canadiens, après avoir assuré la formation et l’entraînement des forces kurdes, accompagnent maintenant ces dernières sur la ligne de front pour leur donner les conseiller et leur prêter assistance.

« Il y a eu plusieurs incidents lors desquels des membres de notre force opérationnelle se sont défendus contre des tirs lorsqu’ils travaillaient aux côtés de leurs collègues des forces de sécurité kurdes, qu’ils se sont portés à la défense de Kurdes qui leur en avaient fait la demande, ou pour protéger des non-combattants dans le secteur de combat », a ensuite expliqué le brigadier-général Dawe.

Et d’ajouter : « C’est un environnement plus fluide, plus dynamique et, par conséquent, on se retrouve sur la ligne de front plus souvent. […] Ça devient un petit peu plus la norme. […] Et par conséquent, le niveau de risque pour nos troupes a augmenté. »

Pour autant, le brigadier-général Dawe s’est refusé à donner plus de détails pour des « raisons de sécurité opérationnelle » et aussi parce que « la situation sur le terrain a changé ». Car, a-t-il fait valoir, « nous avons affaire à un ennemi rusé, très bien informé, qui sait établir des tendances quant à notre présence sur la ligne de front, déceler des techniques, des tactiques et des procédures. Et, a-t-il conclu, « on ne veut pas leur donner un avantage. »

Toutefois, selon le quotidien Globe and Mail, il y aurait au moins 12 accrochages entre les forces spéciales canadiennes et les jihadistes de l’EI depuis le début de cette année. Aucun militaire canadien n’a été blessé lors de ces échanges de tirs.

Cela étant, ce type d’incident n’est pas nouveau. En 2015, au moins quatre avaient été signalées. Et au cours de l’un d’entre-eux, le sergent Andrew Doiron fut mortellement touché. Á l’époque, l’état-major canadien avait laissé entendre que les commandos des Forces d’opérations spéciales faisaient plus que de former les Peshmergas étant donné qu’ils avaient aussi désigné des cibles au sol aux avions de la coalition.

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