Le futur drone MALE européen pourrait finalement être armé

rpas-20161003D’un montant de 60 millions d’euros sur deux ans, le contrat portant sur les études préliminaires du futur drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) européen, proposé par Airbus, Dassault Aviation et Leonardo-Finmeccanica, était attendu pour la fin de l’année 2015. Finalement, il aura fallu patienter jusqu’en septembre pour qu’il soit officiellement notifié aux trois industriels par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’ARmement (OCCAR).

D’après un communiqué commun aux trois industriels [.pdf], cette étude de définition sera menée « conjointement par Airbus Defence and Space, Dassault Aviation et la Division Avions de Leonardo-Finmeccanica, à raison d’une répartition égale des tâches. » Par conséquent, ces trois groupes « agiront en tant que cotraitants ».

Désigné sous les appellations successives de « MALE 2020″ et d' »Eurodrone », ce futur appareil porte désormais le nom de MALE RPAS (Medium Altitude Long Endurance Remotely Piloted Aircraft System).

Alors que, en juin 2015, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait indiqué aux sénateurs que ce drone MALE européen ne serait pas armé, il semblerait qu’il y eu depuis une évolution. En effet, le communiqué parle d’un « système aérien sans pilote de nouvelle génération dédié aux missions armées de renseignement, surveillance, ciblage et reconnaissance (ISTAR). »

Cela étant, que ce futur drone MALE européen soit armé n’est pas vraiment une surprise. L’Allemagne a ainsi laissé entendre que les Heron TP qu’elle entend louer auprès du groupe israélien IAI auraient cette capacité. En Italie, l’Aeronautica Militare a été autorisée à armer ses MQ-9 Reaper de facture américaine, au motif que cela lui permettrait d’augmenter sa « flexibilité » opérationnelle et d’améliorer la protection des forces terrestres.

Enfin, en France, où une réflexion était encore en cours il y a peu, le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général André Lanata, a fait valoir qu’armer un drone MALE « présente un intérêt d’un point de vue opérationnel » dans la mesure où cela permet de « raccourcir considérablement les délais entre la détection d’un objectif par le drone et une frappe. »

Outre cet aspect, le communiqué diffusé par les trois industriels précise que « l’intégration » du futur MALE RPAS « au trafic aérien et sa certification en vue d’opérer dans l’espace aérien extrêmement dense de l’Europe font partie des principaux objectifs distinctifs de ce programme. »

Ces études préliminaires, qui ont commencé sans tarder, permettront de préparer la phase de développement, prévue en 2018. Il faudra attendre 2023 pour voir le vol inaugural d’un prototype. Enfin, la livraison du premier système est prévue à l’horizon 2025.

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