La Russie pourrait se doter d’une arme hypersonique d’ici le début de la prochaine décennie

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Lancé en 2001 par le Pentagone, le programme Conventional Prompt Global Strike (CPGS) doit donner la capacité aux forces américaines de frapper avec une charge conventionnelle un cible située n’importe où dans le monde en une heure. C’est à cette fin que sont développés, avec des fortunes diverses, l’Advanced Hypersonic Weapon (AHW), le planeur Falcon Hypersonic Technology Vehicle 2 (HTV-2) et le X-51 Waverider.

Ce programme américain a suscité des critiques à Moscou, où l’on estime que les discussions sur le contrôle des armements nucléaires devraient également prendre en compte ces armes hypersoniques. « La Russie donnera une réponse adéquate au système de frappe planétaire rapide (PGS) en cours de conception en Occident », a par ailleurs affirmé, en mars 2015, Vladimir Poutine, le président russe.

Cependant, la Russie entend également se doter de telles armes hypersoniques. Et, la semaine passée, Boris Obnossov, le directeur général du consortium « Missiles tactiques » (KTRV), a dit espérer que cela sera effectivement le cas au début des années 2020.

Le consortium y travaille en tout cas, avec le concours de l’Académie russe et des sciences. et celui de la Fondation pour la recherche avancée. Un programme en cours, financé par le Fonds pour les études d’avenir relevant de la commission militaro-industrielle, viserait ainsi à développer une arme capable de dépasser la vitesse de Mach 5 [5 fois la vitesse du son, ndlr].

Le développement d’une arme hypersonique suppose de relever plusieurs défis techniques. La question du moteur est évidemment essentielle dans la mesure où il doit être capable de founir assez de puissance pendant une longue période. De même que celle portant sur les systèmes de contrôle. En outre, les matériaux sont aussi un enjeu important étant donné qu’ils doivent assurer une bonne protection thermique du vecteur.

Cela étant, il a été rapporté, en 2015, que la Russie aurait déjà testé une arme de ce type, appelée YU-71, dans le cadre d’un programme « secret » connu sous la désignation 4202. Mais à vrai dire, très peu de détails sont disponibles.

Outre les États-Unis et la Russie, d’autres pays s’intéressent de près aux armes hypersoniques. C’est ainsi le cas de la Chine, qui a testé le planeur Wu-14 en janvier 2014, et celui de la France, où il est question de développer le missile ASN4G, destiné à remplacer l’ASMP-A des Forces aériennes stratégiques.

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