Pour Pékin, Séoul et Washington « paieront le prix » pour le déploiement du système antimissile THAAD

thaad-20140726

Après avoir prévenu le Japon de « ne pas jouer avec le feu » après la décision de ce dernier de participer à des manoeuvres navales avec les États-Unis en mer de Chine méridionale, Pékin a haussé le ton face à Séoul et à Washington en raison de leur intention de déployer prochainement une batterie de défense aérienne THAAD (Terminal
High Altitude Area Defense) afin de protéger la capitale sud-coréenne de la menace des missiles balistiques nord-coréens.

Cette fois, l’avertissement a été lancé par le Quotidien du peuple, qui est le voix de son maître, c’est à dire le Parti communiste chinois (PCC). Ainsi, dans un commentaire publié le 1er octobre, le journal affirme que « comme tout autre pays, la Chine ne peut être (…) indifférente aux questions de sécurité qui affectent ses intérêts vitaux ».

« Il faut que les Etats-Unis et la Corée du Sud comprennent que la péninsule coréenne n’est pas le lieu où il faut prendre des risques », ajoute le quotidien. Faute de quoi, prévient-il, si Washington et Séoul « nuisent aux intérêts stratégiques de sécurité des pays dans la région, y compris de la Chine, alors ils seront voués à en payer le prix et à recevoir une contre-attaque en bonne et due forme. »

Le déploiement éventuel d’une batterie THAAD en Corée du Sud faisait l’objet de discussions entre Washington et Séoul depuis plusieurs mois. Un accord a finalement été trouvé en juillet, les autorités sud-coréennes étant de plus en plus inquiètes après le quatrième essai nucléaire réalisé en janvier par la Corée du Nord, ainsi que par la multiplication des tirs de missiles balistiques effectués par cette dernière.

Le système THAAD sera « utilisé uniquement contre les menaces nucléaires et balistiques nord-coréennes une fois installé en Corée du Sud et ne visera jamais de pays tiers », avaient alors expliqué les responsables sud-coréens et américains.

Depuis que cette décision a été prise, et malgré les sanctions internationales qui la visent, la Corée du Nord a procédé à son cinquième essai nucléaire – le plus puissant jamais effectué jusqu’alors – et envoyé plusieurs missiles s’abîmer dans la zone économique exclusive (ZEE) japonaise. Aussi, le chef du Pentagone, Ashton Carter, avait invité la Chine à faire pression sur son allié nord-coréen, estimant qu’elle avait une « responsabilité importante » dans l’attitude de Pyongyang.

Quoi qu’il en soit, le déploiement d’une batterie THAAD en Corée du Sud ne suscite pas seulement l’opposition de la Chine. La Russie y est aussi hostile, estimant que « de telles actions, quelles que soient leurs justifications, ont un impact négatif sur la stabilité mondiale. Elles font peser la menace d’une aggravation des tensions et créeront de nouveaux problèmes dans la péninsule coréenne. »

Par ailleurs, signe que les « fermes condamnations » de la communauté internationale et que les sanctions n’ont aucune prise sur elle, la Corée du Nord, qui doit bien trouver des complicités pour contourner les embargos qui lui sont appliqués, serait en train de construire un nouveau sous-marin susceptible de mettre en oeuvre des missiles balistiques.

En tout cas, c’est ce que suggère l’examen de photographies prises par satellite du chantier naval de Sinpo. Selon le site 38North, de l’Institut américano-coréen de l’Université Johns Hopkins, le navire en question serait bien plus imposant que le sous-marin de la classe Sinpo (ou Gorae), dont la construction avait été rapportée en octobre 2014. En outre, la Corée du Nord conduit dans le même temps un programme visant à développer des missiles balistiques mer-sol.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]