Somalie : Les forces américaines auraient été trompées pour frapper une région rivale à celle du Puntland

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En Somalie, les régions autoproclamées semi-autonome du Puntland et du Galmudug entretiennent des relations détestables, au point que, en novembre 2015, de violents combats entre leurs milices respectives ont éclaté en raison de la construction d’une nouvelle route. Si une paix relative a pu être rétablie depuis, il n’en reste pas moins que la méfiance entre les deux rivales reste de mise.

Et cette rivalité est la source des accusations lancées par les autorités du Galmudug contre leurs homologues du Puntland.

Ainsi, ces dernières auraient délibérément donné de fausses informations aux forces américaines, présentes en Somalie pour soutenir les forces du gouvernement central dans leur combat contre les jihadistes des Shebab, pour frapper des miliciens du Galmudug.

L’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, a confirmé qu’une frappe aérienne avait été effectuée le 28 septembre près de la ville de Galkayo, située sur la frontière entre le Galmudug et le Puntland.

« Pendant une opération de contre-terrorisme menée par les Somaliens pour démanteler un réseau shebab chargé de placer des engins explosifs improvisés (IED), un groupe de combattants shebab a lancé une attaque, menaçant la sécurité des troupes somaliennes et de leurs conseillers américains », a expliqué un communiqué de l’US Africom. Et d’ajouter : « Les forces somaliennes ont répliqué en tirant pour se défendre. Les Etats-Unis ont mené une frappe d’auto-défense pour neutraliser la menace, tuant neuf combattants ennemis. »

Seulement, d’après les autorités du Galmudug, ce ne serait pas des combattants shebab qui ont été touchés mais leurs propres troupes.

« L’administration de l’Etat du Galmudug de Somalie est très déçue que le Pentagone ait fait un usage excessif de la force contre les troupes du Galmudug, à partir de fausses informations fournies par un autre Etat régional somalien », a en effet affirmé, le 29 septembre, Mohamed Adan Osman, le ministre de l’Information du Galmudug.

« Nous suspectons l’Etat du Puntland de Somalie d’avoir délibérément fourni de fausses informations, pour s’assurer que l’attaque ait lieu dans son propre intérêt, a-t-il ajouté.

En outre, un autre porte-parole du Galmudug, Mohamed Hassan Sahal, a prétendu, rapporte l’AFP, qu’un fragment de missile américain a été trouvé sur les lieux où des affrontements ont opposé les troupes des deux régions rivales.

Comme l’on peut s’y attendre, les autorités du Puntland ont rejeté catégoriquement ces accusations. « L’opération visait des combattants shebab qui étaient sur le point d’organiser des attaques contre le Puntland », a assuré Abdinasir Baddal, un haut responsable de cette région autoproclamée semi-autonome.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement central somalien a demandé à Washington de donner des explications « claires » sur cette affaire. Et le Galmudug exige une enquête et des excuses ainsi qu’une « compensation financière ».

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