Le Pentagone a dépensé au moins 50 millions de dollars pour remettre en état la base d’Agadez, au Niger

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En septembre 2014, le Washington Post évoquait le projet du Pentagone de remettre en état la piste de l’aéroport Mano Dayak d’Agadez, au centre du Niger, afin de pouvoir y déployer des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-1 Predator et MQ-9 Reaper.

Le choix d’Agadez s’explique en partie par la position géographique de cette piste d’aviation, idéalement placée pour suivre l’ensemble des menaces qui pèsent sur la bande sahélo-saharienne (BSS), voire sur l’Afrique du Nord. En effet, il est serait ainsi possible de suivre les mouvements jihadistes dans le nord du Nigéria, dans le sud de la Libye et, évidemment au Niger et au Mali. En outre, cette base facilitera les opérations dans la mesure où, à Niamey, où sont d’ailleurs installés les Reaper français, il faut composer avec le trafic aérien civil.

Le 29 septembre, une porte-parole du Pentagone, Michelle Baldanza, a confirmé que les travaux sont encore en cours. Mais il ne s’agit pas seulement de boucher les trous de la piste et de planter quelques tentes : la base d’Agadez est appelée à recevoir non seulement des drones MALE mais aussi des avions de transport C-17 ainsi que des appareils dédiés à des missions ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance).

Aussi, le coût de chantier, a indiqué Mme Baldanza, est de 50 millions de dollars. Ce chiffre n’est pas une surprise dans la mesure où il figurait déjà dans le budget 2016 du Pentagone. Mais, d’après le site The Intercept, qui a pu consulter des documents « secrets », il faudrait compter le double dans la mesure où viennent s’ajouter d’autres dépenses nécessaires à l’exploitation et à la maintenance de cette base.

Cela étant, malgré cet investissement conséquent, le site d’Agadez « restera une base nigérienne et n’est pas destiné à devenir une base américaine comme celle de Djibouti », a assuré la porte-parole du Pentagone. « Les Etats-Unis « soutiennent une série d’efforts de sécurité et de créations de capacités dans la région sahélienne », a-t-elle fait valoir.

Par ailleurs, les détails de la présence militaire américaine future à Agadez ne sont pas connus, essentiellement pour des « raisons de sécurité opérationnelle. » En tout cas, la base d’Agadez devrait être opérationnelle d’ici l’année prochaine.

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