Inde/Rafale : Le contrat est (enfin) signé!

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« Nos partenaires indiens ont fait le choix d’acquérir 36 Rafale. Une décision historique qui ouvre un nouveau chapitre de nos relations ». C’est par ces mots que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a commenté le contrat qu’il venait de signer, ce 23 septembre, avec son homologue indien, Manohar Parrikar.

C’est en avril 2015 que l’Inde a fait connaître, à l’occasion d’une visite officielle à Paris de Narendra Modi, son Premier ministre, son intention de commander 36 Rafale « sur étagère » (c’est à dire fabriqués en France) afin de remédier en urgence aux besoins opérationnels de l’Indian Air Force.

Depuis, en dépit de multiples rumeurs, souvent lancées par des concurrents de Dassault Aviation, les négociations ont avancé lentement mais sûrement. En janvier, un accord intergouvernemental portant sur cette acquisiton fut signé. Restait alors à s’entendre sur le prix du contrat et les compensations industrielles (50% de la valeur du contrat) attendues par New Delhi.

Finalement, et après des discussions complexes, un accord comptant près de 10.000 pages a pu être trouvé. Et c’est donc ainsi que le Rafale rejoindra l’Ouragan, le Mystère IV et le Mirage 2000 en Inde.

« Par le passé, chaque fois que l’Inde est entrée en conflit, elle a utilisé des avions français : les Mirage (…). L’Inde sait donc qu’elle peut compter sur la France et sur Dassault. Comme nous venons encore de le prouver en honorant en temps et heure un récent contrat de modernisation des Mirages 2000 », fit valoir Éric Trappier, le Pdg de Dassault Aviation, lors d’un entretien accordé en mai au quotidien Les Echos.

Le montant de la commande indienne s’élève à 7,8 milliards d’euros, ce qui en fait l’un des contrats les plus importants – si ce n’est le plus important – jamais décroché par l’industrie aéronautique militaire française. Les premiers Rafale devraient être livrés à l’Indian Air Force en 2019.

Pour l’Inde, l’acquisition du Rafale vise surtout à se mettre à la hauteur de la Chine. New Delhi « voulait ces avions vite, car leur technologie de pointe, leurs missiles, peuvent permettre de faire une différence » stratégique, a estimé, Nitin A. Gokhale, un spécialiste des questions de défense, sollicité par l’AFP.

En outre, ce contrat pourrait en annoncer d’autres à l’avenir. « On a toutes les raisons de penser que les Indiens ont intérêt à acquérir davantage d’avions mais pas à démultiplier les flottes » s’ils veulent contenir les coûts de maintien en condition opérationnelle, croit-on au ministère français de la Défense.

L’hypothèse est en tout cas crédible étant donné que l’Indian Air Force aurait besoin de 80 Rafale pour en équiper au moins 5 escadrons de chasse sur les 42 qu’exige son contrat opérationnel. Qui plus est, la marine indienne, qui entend se doter d’un porte-avions CATOBAR (c’est à dire avec catapultes et brins d’arrêt, comme le Charles-de-Gaulle et ceux de l’aéronavale américaine), s’intéresse de près au Rafale Marine.

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