L’Italie va envoyer 100 militaires en Libye pour protéger l’hôpital de Misrata

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En août, Rome a refusé de confirmer la présence de 50 opérateurs des forces spéciales italiennes en Libye. Selon la presse transalpine, et en particulier le quotidien La Republicca, ces derniers auraient la tâche d’y superviser les opérations de déminage tout en assurant la formation des troupes loyales au gouvernement libyen d’union nationale (GNA).

Selon la loi italienne, quand il s’agit d’envoyer des forces spéciales dans une zone de combat, comme l’est la Libye, avec la présence de l’État islamique, le gouvernement n’est pas tenu de solliciter le Parlement. Et seul le comité parlementaire supervisant les services de renseignement doit en être informé.

En revanche, il en va autrement pour le détachement de l’armée italienne qui, à la demande de Tripoli, sera prochainement envoyé à Misrata pour y assurer la protection d’un hôpital militaire qui viendra s’ajouter aux établissements déjà en service dans cette ville et dont les capacités sont débordées avec les combats contre les jihadistes de l’EI à Syrte.

« Nous avons prévu d’envoyer environ 300 personnes, dont 65 sont des médecins et des infirmiers, 135 font partie du soutien logistique et 100 sont destinés à la protection de l’hôpital », a en effet affirmé, ce 13 septembre, Roberta Pinotti, la ministre italienne de la Défense. Cette dernière a tenu ainsi à couper court aux rumeurs publiées par la presse qui évoquaient le déploiement de 200 soldats.

En outre, en cas de nécessité, Mme Pinotti a aussi précisé qu’un avion de transport militaire C-27J Spartan sera basé sur l’aéroport de Misrata et qu’un navire de la Marina Militare croisera au large de la ville.

Cette demande de soutien a été adressé par le GNA à Rome le 8 août dernier. Cet hôpital militaire, qui comptera une cinquantaine de lits, devrait ainsi être ouvert très prochainement, le contingent italien, a assuré la ministre, était « immédiatement opérationnel ».

Théoriquement, cet hôpital sera en mesure de traiter tous les cas, y compris les plus graves. Cependant, il est probable que les combattants grièvement blessés à Syrte (ou ailleurs) continuent d’être évacués vers l’Italie, comme c’est actuellement le cas.

Pour rappel, les combats à Syrte auraient fait au moins 530 tués et 2.500 blessés dans les rangs des forces loyales au gouvernement libyen d’union nationale. Pour le moment, les jihadistes, qui, selon les estimations, auraient perdu 700 des leurs dans la bataille, continuent d’opposer une vive résistance dans un seul quartier de la ville.

Ce n’est pas la première fois que le GNA fait une demande d’assistance auprès d’un pays tiers. Début août, il a obtenu un soutien aérien de la part des États-Unis afin d’appuyer ses troupes à Syrte. Depuis, les avions AV8 Harrier II et les hélicoptères AH-1W SuperCobra du navire d’assaut amphibie USS Wasp ont effectué une centaine de frappes.

À noter également que l’armée italienne a envoyé 450 soldats en Irak, afin de protéger le chantier visant à consolider le barrage de Mossoul, qui risque de rompre à tout moment.

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