Le Royaume-Uni veut approfondir sa coopération militaire avec la France

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Depuis la victoire du « Brexit » à l’issue du référendum organisé en juin, le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, qui s’était opposé à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ne cesse de le répéter : Londres continuera toujours à jouer un rôle de premier plan non seulement pour la défense de l’Europe mais aussi pour la sécurité internationale.

« Personne ne peut mettre en doute le fait que la Grande-Bretagne continuera à jouer un rôle central au niveau de la sécurité mondiale et que la coopération sécuritaire avec nos alliés européens et les autres restera forte », a encore assuré le ministre britannique, ce 5 septembre, à l’occasion de l’Université d’été de la Défense, qui se tient cette année sur le campus de l’École polytechnique, à Palaiseau, près de Paris.

Et pour cause : M. Fallon a tenu à rappeler que « grâce à notre examen stratégique de défense et de sécurité et un budget croissant d’année en année, nous allons continuer à investir dans des forces armées plus fortes ainsi que dans l’innovation nécessaire pour garder les capacités de défense modernes et efficaces dont nous avons besoin. »

« Nous quittons l’Union européenne mais les principes de sécurité européenne demeurent », a fait valoir M. Fallon. « Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion, non pas de reculer, mais d’intensifier, de redéfinir notre relation européenne de défense », a-t-il continué. Et de souligner que « l’histoire a montré que l’isolement n’est pas une option et que notre sécurité est fondamentalement liée au continent. »

Et cela passera par « un renforcement » de l’engagement britannique « au sein de l’Otan », par le « maintien de l’engagement » de Londres « en faveur de la sécurité européenne, car la menace terroriste demande une réponse unifiée » et, enfin, par un « renforcement des liens bilatéraux » avec un certain nombre de pays européens.

Le ministre britannique a ensuite rappelé que son pays avait déjà établi une coopération militaire avec le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège [non membre de l’UE, ndlr] et les pays baltes en vue de développer un force expéditionnaire commune (Joint Expeditionary Force, JEF) devant être pleinement opérationnelle d’ici 2018. En outre, il a aussi affirmé la volonté de Londres de « travailler plus étroitement » avec Berlin dans le domaine de la défense.

Mais plus que tout, c’est avec la France que le Royaume-Uni entend approfondir sa coopération militaire, dans le prolongement des accords de Lancaster House, signés en novembre 2010.

Pour rappel, les deux pays sont engagés dans des programmes industriels communs (en particulier dans les domaines des missiles et du Système de combat aérien futur) et ont prévu de disposer, à Valduc, d’une installation commune de physique expérimentale qui, appelée EPURE, est destinée à garantir le fonctionnement de leurs armes nucléaires. Enfin, ils ont aussi mis sur pied une force expéditionnaire conjointe (Combined UK and French Joint Expeditionary Force, CJEF).

« Par dessus tout, nous souhaitons intensifier notre relation étroite avec la France », a en effet déclaré M. Fallon, avant d’évoquer une « entente supérieure » (ou plus profonde) entre Londres et Paris par rapport à « l’entente cordiale », conclue avant la Première Guerre Mondiale.

« Nous attendons avec impatience que vos (avions) Rafale et nos Typhoons, que vos (char) Leclerc et nos Challengers ainsi que votre (porte-avions) Charles de Gaulle et notre HMS Queen Elizabeth fassent un face aux nouveaux défis », a lancé M. Fallon, après s’être félicité de la validation du concept de CJEF en avril dernier.

Et, avant de rappeler les combats de la Somme (1916) ainsi que l’aide accordée par sir Winston Churchill à la France Libre du général de Gaulle, le ministre britannique a affirmé que son pays est main dans la main » avec la France sur la question de la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, région minée par des différends territoriaux et où Pékin pratique la politique du fait accompli en aménageant des récifs à des fins militaires.

En juin, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait plaidé pour le déploiement d’une force navale de l’UE en mer de Chine afin de défendre la « primauté du droit » et assurer la liberté de navigation dans cette partie du monde, essentielle pour le commerce mondial.

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