Le président Hollande parle de « risques d’embrasement général » après l’intervention turque en Syrie

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Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a estimé, le 29 août, que le conflit entre les forces armées turques et les milices kurdes syriennes (YPG) peut « être évité », pourvu que leurs positions soient figées. « Nous appelons les deux parties à ne pas se combattre l’une l’autre, et à continuer à concentrer leurs efforts sur le groupe État islamique, c’est la base de notre coopération avec elles », a-t-il dit.

Or, la situation entre l’armée turque, qui est intervenue la semaine passée dans le nord de la Syrie en appui à des groupes rebelles syriens soutenus par Ankara, et les YPG, qui font partie des Forces démocratiques syriennes (FDS), demeure tendue. Et, pour le président Hollande, qui s’est exprimé sur ce dossier à l’occasion de la Conférence des ambassadeurs, il y a même des « risques d’embrasement général » en Syrie.

« Depuis près d’un an, la Russie apporte son concours au régime de Bachar al Assad, qui utilise ce soutien pour bombarder des rebelles mais aussi des populations civiles », a commencé par rappeler le chef de l’Etat. Et cela, selon lui, « fait le jeu des extrémistes de tous bords. »

Puis, a continué le chef de l’État, « c’est la Turquie qui fait le choix de déployer une partie de son armée sur le territoire syrien pour se défendre contre Daesh, ce qui peut parfaitement se comprendre après les attaques que ce pays a subies et pour contrôler sa frontière ce qui là aussi peut être admis, mais aussi pour mener des actions contre les Kurdes, qui eux-mêmes affrontent l’État islamique avec le soutien de la coalition. »

Aussi, a estimé le président Hollande, ces « interventions multiples, contradictoires, portent des risques d’embrasement général ». Et d’ajouter que « l’urgence absolue, c’est l’arrêt des combats. »

« La France fait ce qu’elle doit pour favoriser le réglement d’un certain nombre de conflits mais la Russie doit également prendre sa part. Je pense (…) à ce qui se passe en Syrie, où il est indispensable que la Russie puisse être un acteur de la négociation et pas un protagoniste de l’action », avait lancé, plus tôt, François Hollande.

Par ailleurs, le président français a aussi évoqué le rapport des experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), réunis au sein du Joint Investigative Mechanism (JIM), lequel a acccusé le régime syrien et l’EI d’avoir utilisé des armes chimiques. « Ces crimes ne peuvent pas rester impunis », a-t-il dit. Aussi, Paris « travaille à l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité pour condamner ces actes abominables et prévoir des sanctions contre leurs auteurs », a-t-il rappelé.

« Personne, aucun membre permanent du Conseil de sécurité, n’a intérêt à ce que l’emploi d’armes chimiques se banalise », a poursuivi M. Hollande, dans une allusion aux vetos régulièrement opposés par la Chine et la Russie quand il s’agit de sanctionner Damas. « J’appelle donc chacun à prendre ses responsabilités », a-t-il insisté.

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