Le Pentagone minimise le risque d’une invasion russe de l’Ukraine

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Début août, la Russie a affirmé avoir déjoué des attentats fomentés en Crimée par les services ukrainiens à l’issue d’une opération antiterroriste menée près de la ville d’Armiansk. Cette affaire, aux nombreuses zones d’ombre, a donné lieu à de nouvelles tensions entre les deux pays, sur fond de mouvements de troupes russes à la frontière.

Dans le même temps, la situation dans la région du Donbass (sud-est de l’Ukraine), où les séparatistes sont soutenus par Moscou, s’est dégradée, avec de multiples violations de l’accord de cessez-le-feu signé à Minsk en février 2015. « La possibilité d’une escalade du conflit reste très grande » et « nous n’excluons pas une invasion russe à grande échelle », a commenté, le 18 août, Petro Porochenko, le président ukrainien.

Alors que les forces russes ont entamé de nouvelles manoeuvres en Crimée, avec 2.500 soldats, 350 véhicules et un navire de débarquement appuyé par un sous-marin et des moyens de déminage, le Pentagone a minimisé, le 19 août, le risque d’une invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Nous sommes inquiets de l’occupation continue de la Crimée par la Russie et nous sommes inquiets du niveau intensifié de violence dans l’est de l’Ukraine », a admis le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. Mais, a-t-il ajouté, « ce que nous ne voyons pas, c’est cette idée qu’il y a une montée en puissance ou un mouvement massif à court terme sur le point de se produire ».

Ainsi, les mouvements de troupes russes étaient attendus, comme l’était aussi le déploiement, en Crimée, de puissantes batteries de défense aérienne S-400, dont l’arrivée sur l’ex-péninsule ukrainienne a été confirmée la semaine passée. En effet, comme l’a rappelé l’officier américain, ce renforcement russe dans la région est lié à la tenue prochaine de l’important exercice militaire « Kavkaz-2016 » (ou Caucase 2016).

Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que les derniers développement dans le Donbass sont préoccupants, avec notamment une intensification des combats et l’utilisation d’armes lourdes dont la présence sur la ligne de front est interdite par l’accord de Minsk.

Aussi, le 19 août, et selon la Maison Blanche, le vice-président américain, Joe Biden, et Petro Porochenko ont « exprimé leurs inquiétudes face à l’intensification des combats dans l’Est de l’Ukraine où les violations du cessez-le-feu par les forces séparatistes prorusses, qui ont souvent recours aux armes lourdes, sont à leur plus haut niveau depuis 2015. »

Et les deux hommes ont « rappelé la nécessité d’une résolution politique et diplomatique du conflit à travers l’application, par toutes les parties, des accords de Minsk ».

En outre, le vice-président américain a prévenu la Russie que « le monde la surveille » et que les États-Unis soulignent « la nécessité d’un apaisement de la situation ». Enfin, il a aussi exhorté l’Ukraine « à faire preuve de retenue ».

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