La Garde nationale sera « bâtie à partir des réserves opérationnelles existantes », annonce l’Élysée

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Le conseil de défense tenu le 27 juillet après l’assassinat d’un prêtre par deux terroristes se revendiquant de l’État islamique (EI ou Daesh) n’a pas donné lieu à de nouvelles annonces. Il a été simplement rappelé, à l’issue, les mesures qui avaient été prises au lendemain de l’attentat de Nice. En outre, depuis quelques jours, un thème revient avec insistance : celui de la constitution d’une Garde nationale.

Le 21 juillet, le président Hollande a abordé le sujet devant des réservistes alors en stage au Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG). « Quand on ajoute toutes ces réserves, celle de premier niveau, de gendarmerie et police, celle de deuxième niveau, les retraités, et qu’on fait aussi appel aux réserves de nos armées, nous pouvons dire qu’en France se constitue avec vous une Garde nationale », a-t-il déclaré.

D’où un flou sur ce que devrait être cette future Garde nationale, qui intégrerait les réservistes de la police et, qui par conséquent, n’aurait pas forcément un statut militaire… Et cette incertitude n’a pas totalement été levée avec le communiqué publié ce 28 juillet par l’Élysée, à l’issue d’une rencontre du président Hollande avec des parlementaires ayant travaillé sur ce sujet.

« Le président de la République a décidé que la Garde nationale serait bâtie à partir des réserves opérationnelles existantes », indique en effet le texte. Toutefois, le communiqué précise que cette décision a été prise « en accord avec le travail parlementaire effectué par les sénateurs Gisèle Jourda et Jean-Marie Bockel et les députés Marianne Dubois et Joaquim Pueyo. »

Or, ces quatre parlementaires, qui ont effectivement rédigé deux rapports sur ce sujet, sont unanimes pour « fonder la Garde nationale sur la réserve militaire rénovée, notamment, par sa territorialisation. »

Dans un entretien donné au quotidien L’Opinion, Jean-Marie Bockel a enfoncé le clou. « Demain, la Garde nationale, c’est l’armée, et ça ne peut être que cela », a fait valoir le sénateur du Haut-Rhin. « Dans notre esprit, cette nouvelle réserve militaire, qu’on pourrait appeler la Garde nationale, ce n’est pas une armée bis. C’est l’armée française – il n’y en a qu’une (…). Ce sont des soldats comme les autres une fois qu’ils sont sur le terrain: même uniforme, mêmes missions », a-t-il expliqué.

Et d’estimer que ce serait une « mauvaise idée » d’envisager que la Garde nationale puisse regrouper des réserves autres que la réserve militaire car « on ne peut pas tout mélanger, sinon ce n’est plus rien. »

Quoi qu’il en soit, l’Élysée a précisé que « les modalités de formation et la ventilation des forces de protection sur le territoire français seront définies en concertation avec l’ensemble des acteurs ». On en saura alors davantage à l’issue d’un Conseil de défense qui se tiendra au début du mois d’août. En outre, une « consultation des commissions parlementaires » aura lieu en septembre, afin de « rendre opérationnelle au plus vite la constitution de cette force au service de la protection des Français. »

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