L’ONU prolonge le mandat de sa mission de stabilisation en Centrafrique

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En octobre prochain, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la République centrafricaine (MINUSCA) se retrouvera seule en première ligne, l’opération française Sangaris devant être, à cette date, officiellement terminée. Pour Paris, en effet, l’essentiel est fait étant donné que la transition politique centrafricaine est arrivée à son terme, avec l’élection d’un nouveau président, en l’occurrence Faustin-Archange Touadéra, et que les affrontements intercommunautaires, même s’ils n’ont pas totalement disparu, ont été réduits.

Cependant, il reste encore du travail à faire. À commencer par la mise en oeuvre d’un programme DDR (Désarmement, démobilisation, réinsertion), qui, doté d’une enveloppe de 6 millions de dollars, ne concerne pour le moment que 3.152 ex-combattants (en un an) de groupes armés. « Le programme a bénéficié à 2.702 hommes et 450 femmes », a récemment précisé Vladimir Monteiro, le porte-parole de la MINUSCA. Il s’agit de leur permettre de revenir à une vie civile via une activité rémunérée.

Tirant le bilan de ses 100 premiers jours passés à la tête de la Centrafrique, le président Touadéra a estimé que son pays reste toujours « en danger », avec des « régions entières » contrôlées par des groupes armés, dont certains sont issus de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, que l’un de ses anciens responsables, Noureddine Adam, tente de réunifier . En outre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), d’origine ougandaise et responsable d’exactions à grande échelle, est implantée dans l’est. La violence y est encore endémique et il faut également traiter la question des réfugiés (300.000 au Cameroun et au Tchad, 415.000 en interne).

Aussi, à l’initiative de la France, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2301 afin d’adapter et de prolonger jusqu’en novembre 2017 le mandat de la MINUSCA.

Le texte garde le même niveau d’effectifs de cette mission (13.000 soldats et policiers) mais le Conseil s’est gardé la possibilité de les revoir à la hausse à tout moment étant donné que, si elle s’est améliorée, « la situation de sécurité reste fragile en raison de la présence de groupes armés. »

Une nouvelle « hiérarchisation » des tâches de la MINUSCA a été définie. Ainsi, ses missions prioritaires et urgentes portent sur la « protection des civils, la promotion et la protection des droits de l’homme et l’aide à la mise en place des conditions de sûretés favorables à l’acheminement de l’aide humanitaire. »

« La transition réussie, il faut maintenant réussir la stabilisation », a commenté François Delattre, le représentant français auprès des Nations unies. La mission « devra établir sa crédibilité à l’égard des groupes armés », a-t-il insisté. Pour cela, la MINUSCA aura à adopter une « posture souple et mobile » et à « patrouiller de manière active. »

Les Casques bleus pourront donc saisir et détruire les armes et les munitions de ces groupes armés. « Et ce faisant, nous avons là quelque chose qui est clairement robuste et je crois que c’est bien le sens de cette résolution », a estimé Parfait Onanga-Anyanga, le chef de la MINUSCA.

le Conseil demande à la Minusca de saisir et de confisquer, mais aussi de détruire, les armes dont pourraient disposer ces groupes armés, y compris leurs minutions. Et ce faisant, nous avons là quelque chose qui est clairement robuste et je crois que c’est bien le sens de cette résolution.
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« La transition réussie, il faut maintenant réussir la stabilisation », a déclaré l’ambassadeur français François Delattre. « La tâche est lourde mais la Minusca (…) a les moyens de la relever ». La mission « devra établir sa crédibilité à l’égard des groupes armés », a-t-il expliqué. La résolution détaille en 16 pages les priorités des Casques bleus maintenant que la transition politique est arrivée à son terme avec l’élection en février du nouveau président.

La priorité numéro un reste la protection des civils. La Minusca est invitée pour cela à adopter « une posture souple et mobile » et à « patrouiller de manière active ».

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