Le secrétaire général de l’ONU redoute une dissémination de l’EI en Afrique du Nord

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Ne rien faire et la branche libyenne de l’État islamique (EI) continuerait son expansion en Afrique du Nord, voire même au-delà… Et la chasser de son fief de Syrte donnerait le même résultat. C’est en substance ce que l’on peut retenir d’un rapport confidentiel qu’a remis Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, au Conseil de sécurité.

« Les pressions récentes exercées contre le groupe État islamique en Libye pourraient inciter ses membres, y compris les combattants étrangers, à se délocaliser et à se regrouper, en cellules plus petites et plus dispersées géographiquement, à travers la Libye et dans les pays voisins », écrit ainsi le secrétaire général dans ce rapport, évoqué par l’AFP.

« À l’avenir, l’impact des combattants de l’EI éparpillés sur des groupes armés dans le sud pourrait devenir une source d’inquiétude », ajoute encore Ban Ki-moon.

En mars, un rapport d’experts de l’ONU décrivait une situation « très préoccupante en Libye » en soulignant que « l’expansion de l’EI était de nature à atteindre le niveau d’une ingérence internationale et régionale capable de conduite à une polarisation accrue. » Et il était noté dans ce document que l’organisation jihadiste avait « développé tout un discours nationaliste, se présentant comme le plus solide rempart contre une intervention étrangère ».

Depuis, le gouvernement d’union nationale libyen, soutenu par la communauté internationale, s’est installé, non sans difficulté, à Tripoli et a reçu le soutien de milices armées, en particulier celles de Misrata. Ces dernières ont lancé, en mai, une offensive visant à reprendre Syrte à l’EI. Mais, apparemment, elles se heurtent à une forte résistance, une source médicale ayant fait récemment état de 241 tués et de 1.400 blessés dans leurs rangs.

Enfin, en mai, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont dit « alarmés par les liens entre Boko Haram et l’État islamique ». Le groupe jihadiste nigérian, qui a fait allégeance à Daesh en 2015, est très actif dans la région du lac Tchad, où ses attaques ont fait environ 20.000 tués depuis 2009.

Quoi qu’il en soit, le rapport de Ban Ki-moon estime que la branche libyenne de l’EI compte entre 2.000 et 5.000 combattants, originaires de Libye, de Tunisie, d’Algérie, d’Égypte, du Maroc, du Mali et de la Mauritanie.

« Des dizaines de combattants tunisiens sont retournés dans leur pays avec l’intention de perpétrer des attentats », affirme le rapport. Ce point a été évoqué par le général Christophe Gomart, le directeur du renseignement militaire (DRM), lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire relative aux moyens mis en oeuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme.

« Daesh a cherché à s’implanter en Tunisie, et a notamment tenté d’installer un califat à Ben Gardane – avec le soutien d’une partie de la population locale. Les forces de sécurité tunisiennes ont repoussé les hommes de Daech, dont un certain nombre ont regagné la région d’Abou Grein et de Syrte », a ainsi affirmé le général Gomart.

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