Le service Action de la DGSE utilisé « au plein de ses capacités »

Unité militaire, le service Action (SA) de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) est chargé des opérations clandestines, lesquelles vont du recueil de renseignements d’origine humaine (ROHUM) à la libération d’otages, en passant par l’exfiltration de personnels et la « neutralisation » d’individus.

Lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire relative aux moyens mis en œuvre par l’état pour lutter contre le terrorisme, Bernard Bajolet, le patron de la DGSE, a évoqué l’action de ses services et donné un bilan de leurs opérations. Et le SA, depuis au moins janvier 2013, c’est à dire le lancement de l’opération Serval au Mali, est au « taquet ».

« Nous avons accru le rythme et l’intensité de nos opérations, notamment celles du service action. Il est utilisé au plein de ses capacités sur ces différents théâtres », a déclaré M. Bajolet, en évoquant « l’Afrique subsaharienne, la zone afghano-pakistanaise, la corne de l’Afrique, la Syrie, l’Europe, la Libye et l’Égypte ».

En outre, le directeur du renseignement extérieur français a donné quelques chiffres. « Depuis janvier 2013, mon service a contribué à la conception, à la planification et à la conduite de 69 opérations d’entrave de la menace terroriste : 12 ont permis d’éviter des attentats contre des intérêts français à l’étranger, 6 des projets d’attentats susceptibles de frapper des intérêts occidentaux (…) et 51 opérations ont eu lieu afin de réduire la menace terroriste, c’est-à-dire faire arrêter des gens, déjouer des projets ou mettre des terroristes hors d’état de nuire », a détaillé M. Bajolet.

« Pour présenter ces mêmes chiffres sous un autre angle, notre rôle a consisté à transmettre des renseignements à nos partenaires pour leur permettre de déjouer les attentats dans 29 cas, et, dans 40 opérations, nous avons directement contribué à la mise en œuvre de celles-ci. Parfois les sources étaient uniquement des sources humaines, mais, le plus souvent, les informations étaient de source humaine et technique », a encore précisé le patron de la DGSE, pour qui « mettre hors d’état de nuire signifie neutraliser par des arrestations ou d’autres moyens. »

« Nous combattons le terrorisme par l’aval – les opérations ciblées ou l’attrition des moyens armés, puisque Daech est la rencontre d’un projet terroriste avec des moyens militarisés », a encore affirmé M. Bajolet, en réponse à une question portant sur la Libye, où l’État islamique s’est implanté.

Justement, s’agissant de la Libye, où le quotidien « Le Monde » a révélé, en février, la présence de membres du SA ainsi que celle de commandos des forces spéciales françaises, M. Bajolet s’est dit opposé à toute intervention militaire occidentale, laquelle « serait la meilleure façon d’unir tous les Libyens contre nous ». Cela pourrait faire de ce pays « une terre de jihad plus attrayante », a-t-il insisté.

Pour autant, a-t-il continué, « ça ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire, mais qu’il faut agir de façon extrêmement discrète contre le terrorisme. » Et d’ajouter : « Nous avons évidemment le souci d’éviter un transfert des combattants étrangers de la zone syro-irakienne vers la Libye. »

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