Contre le terrorisme, le président nigérien veut une « force multinationale mixte » en Afrique de l’Ouest

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Le Niger doit faire face à une double menace jihadiste. La première est incarnée, dans le nord du pays, par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et ses alliés. La seconde vient de Boko Haram, le groupe nigérian qui, soumis à l’État islamique (EI ou Daesh), mène régulièrement des raids meutriers dans le sud, principalement dans la région de Diffa.

Justement, pour lutter contre Boko Haram, les pays du Lac Tchad ont mis sur pied, sous l’égide de l’Union africaine, une force multinationale mixte, avec 8.500 soldats fournis par le Tchad, le Nigeria, le Cameroun, le Niger et le Bénin.

« Cette force est désormais opérationnelle et mène depuis quelques semaines des opérations efficaces contre Boko Haram », s’est félicité le président nigérien, Mahamadou Issoufou, le 11 juillet, à l’occasion de l’ouverture du sommet des présidents du Conseil de l’Entente, une structure créée en 1959 et dont il est le président en exercice.

Aussi, M. Issoufou voudrait la prendre pour modèle pour lutter contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. « Nous devons oeuvrer pour le renforcement du mandat et des effectifs de la Minusma [mission de l’ONU au Mali, ndlr] en vue de mener des offensives contre les forces terroristes de tous genres opérant au Nord-Mali », a-t-il dit [ce qui est déjà acté par une résolution du Conseil de sécurité, ndlr].

« À défaut, pour combattre efficacement le terrorisme dans ce pays frère [le Mali], nous devons mettre en place une force mixte multinationale sur le modèle des forces qui opèrent dans le bassin du lac Tchad », a ajouté le président nigérien, qui, a priori, n’a pas cité l’opération française Barkhane.

« Face au terrorisme, nous n’avons d’autres choix que la mutualisation de nos forces et de nos moyens de défense et de renseignements », a continué M. Issoufou, qui a évoqué l’attaque contre Grand Bassam, en Côte d’Ivoire, pays jusque-là considéré « comme éloigné des théâtres des opérations » des groupes jihadistes. Pour lui, cela met en évidence que « le champ d’action du terrorisme n’a pas de limite. »

Cette proposition de former une force multinationale mixte concernerait ainsi les quatre autres pays membres du Conseil de l’Entente, à savoir la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin et le Togo, ainsi que le Mali, dont le président Ibrahim Boubacar Keïta, a été invité au sommet de Niamey en tant qu’observateur.

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