L’Union africaine envisage de retirer ses troupes de Somalie à partir de 2018

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Le Conseil de sécurité des Nations unies vient de renouveler pour un an de plus le mandat de l’AMISOM, la mission de l’Union africaine en Somalie, dont la mission est, depuis 2007, de soutenir le gouvernement somalien, aux prises avec les milices jihadistes Shebab, liées à al-Qaïda.

La résolution adoptée par le Conseil a aussi fixé trois « objectifs stratégiques » à la mission de l’UA : réduire la menace des Shebabs, assurer la sécurité afin de « favoriser le processus politique à tous les niveaux » et permette le « transfert progressif des responsabilités relatives à la sécurité de l’AMISOM aux contingents somaliens chargés de la sécurité. »

Seulement, l’Union africaine s’interroge sur l’avenir de sa mission, forte de 22.000 soldats essentiellement fournis par le Kenya, l’Ouganda, l’Éthiopie et le Burundi. Ainsi, le 29 juin, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA a discuté d’un calendrier de retrait, lequel prévoit un retrait de l’AMISOM à partir de 2018 et un transfert progressif de ses prérogatives aux Forces nationales de sécurité somalienne (FNSS) dans les deux années suivantes.

Si elle a pu reprendre, du moins en partie, le terrain jusqu’alors occupé par les milices Shebab, qui, à un moment, menaçaient Mogadiscio, l’AMISOM fait face à de nombreuses difficultés.

La première est qu’elle a du mal à s’adapter à la stratégie des jihadistes, qui consiste à évacuer les centres urbains pour mener ensuite des actions de guérilla. La seconde est le manque de moyens et de capacités de ses troupes, lesquelles sont souvent démotivées. Un autre problème est le sous-financement de cette mission. Problème qui ne s’est pas arrangé avec la décision prise en janvier par l’Union européenne de réduire de 20% sa contribution financière. En outre, les pertes subies par les contingents africains sont lourdes.

Aussi, plusieurs contributeurs ont menacé de se retirer dès l’an prochain de cette mission. C’est le cas du Kénya et de l’Ouganda, qui fournit le plus gros des troupes, avec environ 6.000 soldats.

Actuellement, l’AMISOM et le gouvernement somalien contrôlent les centres urbains et les grands axes routiers. Or, les Shebab restent encore bien ancrés dans les zones rurales et ont gardé la capacité de commettre des attentats à Mogadiscio. En clair, la situation en Somalie est très fragile.

Les forces somaliennes seront-elles en mesure de tenir tête aux jihadistes d’ici deux ans? Pas sûr… Pour autant, elles ne seront probablement pas seules : les États-Unis disposent d’un petit contingent de « conseillers militaires » dans le pays, où ils mènent d’ailleurs régulièrement des frappes aériennes contre les cadres Shebab.

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