Rafale/Inde : Safran serait prêt à investir 1 milliard d’euros pour le réacteur de l’avion HAL Tejas

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Le 1er juillet, le No. 45 Squadron de l’Indian Air Force (les « Flying Daggers ») a reçu ses deux premiers exemplaires du HAL Tejas, un avion issu d’un programme lancé en 1983 par New Dehli pour remplacer, à terme, les MiG-21 d’origine soviétique. Selon les plans de l’état-major indien, 18 appareils supplémentaires seront livrés à cet escadron dans les 2 ou 3 ans à venir.

« C’est un moment de fierté nationale. Développé localement, l’avion de chasse Tejas (…) portera notre force aérienne vers de nouveaux sommets », a commenté Manohar Parrikar, le ministre indien de la Défense.

Il aura donc fallu plus de 30 ans pour voir le Tejas entrer en service. Et cela en raison de multiples difficultés apparues lors de son développement. Initialement, l’avion devait être doté du GTX-35VS Kaveri, un moteur conçu aussi localement. Seulement, ce dernier accusant de lourds retards, les deux appareils reçus par les « Flying Daggers » sont propulsés par un réacteur F-404 du motoriste américain General Electric, comme le seront d’ailleurs les 18 suivants.

Pour autant, la mise au point du GTX-35VS Kaveri n’est pas abandonnée dans la mesure où ce réacteur équipera les versions ultérieures du HAL Tejas. Et pour cela, la DRDO, l’agence de recherche du ministère indien de la Défense, pourrait recevoir l’appui du motoriste Safran Aircraft Engines (ex-Snecma), le concepteur du M-88 qui équipe les Rafale.

En effet, d’après The Economic Times, dans le cadre des investissements compensatoires (offset) exigés par New Delhi pour conclure l’achat de 36 Rafale (50% du montant du contrat), Safran s’impliquerait dans la mise au point du Kaveri. Le quotidien précise que le motoriste investirait 1 milliard d’euros dans ce projet, lequel serait mené à terme en 18 mois.

« La proposition est d’avoir le Kaveri prêt pour la prochaine version du LCA [MK1A Tejas, ndlr] qui serait ainsi un avion de conception totalement locale. Les Français sont convaincus que cela est possible et sont prêts à mettre de l’argent dans ce projet », a confié, à The Economic Times, une source au fait des discussions en cours.

En février 2015, dans le cadre des discussions lancées suite à l’appel d’offres MMRCA, annulé depuis la décision indienne d’acquérir 36 Rafale de gré à gré, Safran Aircraft Engines avait signé un protocole d’accord avec le constructeur indien Hindustan Aeronautics Ltd (HAL) dans l’intention d’étudier « les modalités de la création d’une joint-venture en Inde pour la production de pièces de moteurs aéronautiques. »

« Nous sommes fermement engagés à contribuer à la politique du ‘Make in India’, à travers des partenariats d’envergure et des investissements locaux. Cette société commune est une preuve supplémentaire que nous approfondissons activement nos liens existants avec HAL », avait expliqué Pierre Fabre, alors Pdg de l’industriel français.

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