L’ONU craint une nouvelle escalade de la violence en Centrafrique

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À Bambari, dans l’est de la Centrafrique, des affrontements entre factions rebelles ont fait au moins 10 tués, le 4 juillet. Selon la gendarmerie locale, les combats ont impliqué des membres de l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC), une des principales factions armées issues de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, qui avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013.

Le souci est que ce cas n’est pas isolé. Et, depuis maintenant plusieurs semaines, les affrontements en province et à Bangui, qui impliquent généralement des membres de l’ex-Séléka, se multiplient.

Et cela, alors que les effectifs de la force française Sangaris, déployée en décembre 2013 pour mettre un terme aux affrontements intercommunautaires, ont été réduits à 350 soldats, en raison de l’amélioration de la situation constatée en Centrafrique depuis la fin 2015 et le déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la République centrafricaine (MINUSCA).

Seulement, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, s’est dit très inquiet au sujet de l’avenir de la Centrafrique.

« Alors que 2016 avait débuté sous de bons auspices, avec les élections réussies de février 2016, les événements récents qui se sont déroulés à Bangui et dans plusieurs endroits du pays me font craindre une nouvelle escalade de violence dans les mois à venir », a-t-il affirmé, via un communiqué diffusé le 4 juillet.

« Il est urgent de désarmer les groupes armés – qui restent bien trop puissants et ont toujours le potentiel de rallumer le conflit, de rétablir l’autorité étatique et l’État de droit, et de garantir la sécurité de tous les civils », a fait valoir Zeid Ra’ad Al Hussein.

« Plusieurs incidents récents ont aussi eu lieu dans diverses régions, où les groupes armés continuent d’exercer leur contrôle, de commettre des violations graves des droits de l’Homme et de prendre les civils pour proie », a encore souligné le Haut-Commissaire.

Parmi ces groupes armés, le responsable a cité l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), qui, dans le sud-est de la Centrafrique, est responsable de « violations continues des droits de l’homme ». Cette organisation, dont le chef, Joseph Kony, est traqué sans succès par les forces spéciales américaines, est coupable de « meurtres à grande échelle, de mutilations, d’enlèvements, d’esclavage sexuel et de recrutement forcé d’enfants soldats dans quatre pays d’Afrique centrale au cours des trois dernières décennies », a rappelé Zeid Ra’ad Al Hussein.

Pour ce dernier, outre le désarmement des factions, il est aussi impératif de « reconstruire le système judiciaire et de rétablir la confiance dans les institutions étatiques afin que les gens ne ressentent plus le besoin de se faire justice eux-mêmes ». Et de faire part de sa préoccupation devant le « grand nombre d’arrestations et de détentions arbitraires par les forces de sécurité. »

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