Pékin annonce des exercices navals avant une décision sur un différend territorial avec Manille

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L’atoll de Scarborough, situé dans le centre-est de la mer de Chine méridionale, au large de l’île philippine de Luçon, est l’objet d’un contentieux entre Manille et Pékin. Considéré comme étant philippin, ce territoire est en effet passé de facto sous contrôle chinois à partir de 2012.

En outre, il a été récemment avancé que les autorités chinoises auraient l’intention d’aménager cet atoll à des fins militaires, comme elle l’a déjà fait pour d’autres récifs des archipels Spratleys et Paracel, situés également en mer de Chine méridionale. Et cela, malgré les revendications d’autres pays de la région sur ces territoires.

Aussi, le gouvernement philippin a saisi la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye (Pays-Bas) afin de faire valoir ses droits. En clair, il s’agira de déterminer si les revendications territoriales chinoises constituent ou non une violation de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) dont les Philippines et la Chine sont signataires. La décision sur ce différent est attendue le 12 juillet.

Seulement, le ministère chinois des Affaires étrangères a d’ores et déjà prévenu : « En matière de question territoriale et de délimitation des espaces maritimes, la Chine n’accepte aucune méthode de résolution des conflits venant de tiers, ni aucun plan de résolution imposé », a-t-il fait savoir, le 30 juin. Cet arbitrage a été « établi sur la base de la conduite et du recours illégaux des Philippines » et la Cour d’arbitrage « n’a pas juridiction » dans cette affaire, a-t-il ajouté.

De son côté, Manille a répondu que la Chine « est et reste une des parties de l’arbitrage et est tenue, en vertu du droit international, de suivre la sentence rendue par le tribunal. » Et d’estimer que « l’état de droit impose un moyen juste et pacifique de résoudre des différends, et c’est pourquoi les Philippines respecteront scrupuleusement » la décision que rendra la CPA.

Quoi qu’il en soit, c’est dans ce contexte que la Pékin a annoncé, le 3 juillet, l’organisation de manoeuvres navales en mer de Chine méridionale qui se termineront à la veille de l’annonce de l’arbitrage de la cour de La Haye. Ces exerices se dérouleront autour de l’archipel des Paracel. En conséquence, cette zone sera totalement fermée aux navires étrangers, si l’on en croit un communiqué de l’administration chinoise de la sûreté maritime.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une zone stratégique de par sa position géographique, qui la place au carrefour de voies maritimes essentielles pour le commerce mondiale, ainsi que de par les ressources en hydrocarbures qu’elle recèle.

L’aménagement de récifs à des fins militaires – il est question de capacités de déni et d’interdiction d’accès (A2/AD) – laisse craindre un verrouillage complet de cette zone par la Chine. Ce qui porterait une atteinte à la liberté de navigation dans cette partie du monde.

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