Pour tenir dans la durée, l’armée de l’Air revoit ses plots « chasse » au Sahel et au Moyen-Orient

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Cette semaine, dans le cadre de l’opération Chammal et de la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh), l’aviation française a assuré 40 sorties, dont 28 de bombardement et 12 de recueil de renseignement, et détruit 28 objectifs jihadistes. Les Mirage 2000 D et N de la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie ont pris une large part à ces missions.

Ainsi, le 19 juin, une patrouille de quatre appareils (3 Mirage 2000D et 1 Mirage 2000N) ont effectué une frappe planifiée contre un site de production d’armement de l’EI, situé au nord-ouest de la ville d’Haditha. Le raid, mené avec d’autres avions de la coalition, a totalement détruit cet objectif.

Cela étant, les Mirage 2000 vont bientôt quitter la Jordanie. Les équipages comme les avions étant soumis à un rythme opérationnel élevé, il s’agit pour l’armée de l’Air d’économiser du potentiel.

En effet, un Mirage 2000 engagé en Jordanie génère la consommation de potentiel de 5 appareils restés en métropole et un équipage (1 pilote et 1 navigateur officier système d’armes) peut voler jusqu’à 90 heures en deux mois, soit la moitié des 180 heures qui lui sont attribuées annuellement. Et cela, au détriment des personnels navigants moins qualifiés.

C’est ce qu’a expliqué le colonel Olivier Celo, le porte-parole de l’armée de l’Air, lors du point-presse hebdomadaire du ministère de la Défense. Sans ce retrait de Jordanie, « on aurait des pertes de compétences au niveau des Mirage 2000 car nos équipages qualifiés volent beaucoup et on n’arrive plus à faire voler nos jeunes en métropole », a-t-il dit.

Les 8 Mirage 2000D et N actuellement déployés en Jordanie seront donc bientôt remplacés par 6 Rafale. Au total, 12 appareils de ce type seront engagés dans la coalition internationale (dont 6 depuis les Émirats arabes unis). Cela veut dire que le format de l’opération Chammal sera réduit…

« D’ici à octobre, 12 Rafale seront basés au Moyen-Orient contre six actuellement dans les seuls Émirats », a en effet indiqué le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’État-major des armées. « Il fallait faire en sorte que le soutien logistique soit rationalisé » car il est « compliqué de soutenir des flottes d’avions différents » sur un même théâtre, a-t-il expliqué

Car dans le même temps, les 4 Rafale engagés dans l’opération Barkhane, au Sahel, seront remplacés par autant de Mirage 2000 (peut-être des 2000C, comme cela été le cas à Nieamey). Le rythme opérationnel devrait être moins intense. Ainsi, en moyenne, l’aviation française effectue 92 missions par semaine, dont seulement une dizaine de « sorties chasse », le reste étant dédié au transport (une cinquantaine) et au renseignement.

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