Pour un syndicat militaire belge, la mission intérieure « Homeland » serait la cause de nombreux divorces

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Comme en France, et au lendemain du démantèlement de la cellule jihadiste de Verviers, en janvier 2015, le gouvernement belge a mobilisé des moyens militaires dans le cadre de la mission intérieure « Homeland », destinée à surveiller les lieux sensibles.

Régulièrement prolongée depuis, cette mission pèse lourdement sur la composante terrestre de la Défense belge. « Pour l’instant, je peux tenir dans la durée, pour autant que le déploiement à l’étranger reste faible. (…) Mais je ne pourrais pas tenir un engagement de 1.200 hommes durant des années. On atteint les limites du système », confiait, en octobre 2015, son chef d’état-major, le général Deconinck.

En outre, la mission Homeland a, comme l’opération Sentinelle en France, des conséquences sur la préparation opérationnelle des troupes.

Mais si ce type de mission est lourde pour les unités engagées, elle l’est également pour la vie de famille des militaires, lesquels peuvent, comme c’est le cas en Belgique, être sollicités pour remplacer des gardiens de prison en grève ou bien encore surveiller les sites nucléaires.

Du coup, d’après le syndicat militaire CGSP-Défense, le nombre de divorces serait en nette augmentation. « C’est l’envolée du nombre de séparations et de divorces au sein de la Défense », a confié Patrick Descy, son secrétaire permanent, à Sud Infos.

Et d’ajouter : « Selon nos informations, mais difficiles à vérifier vu l’aspect vie privée, plus d’une trentaine de cas de problèmes familiaux concerneraient Bourg-Léopold, contre 25 pour Marche-en-Fammen ». Des « cellules de soutien social » auraient même été mises en place pour prendre en compte ce phénomène.

Pour autant, le lieutenant-colonel Philippe Hoggart, le commandant du 1er /3e bataillon de Lanciers, n’établit pas un lien direct entre ces séparations et la mission Homeland. « Les problèmes du couple peuvent être antérieurs », a-t-il affirmé, en admettant toutefois une « pression sociale très forte dans les circonstances actuelles », sur ses soldats, lesquels ont pris l’habitude de faire l’impasse sur une partie de leurs congés.

En France, les contraintes sont aussi fortes pour les militaires de l’opération Sentinelle, le nombre de jours d’absence du domicile familiale par an pouvant varier, dans une unité comme le 13e Bataillon de Chasseurs Alpins (par exemple), de 168 à 252. (*)

(*) Constat établi par Bernard Pêcheur, le président du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire

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