La Norvège annonce un effort de défense sans précédent depuis la fin de la Guerre froide

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Après avoir annoncé, en octobre 2015, un budget de la Défense de 5,45 milliards d’euros (soit une hausse de 9,8% en octobre 2015 pourtant jugée encore insuffisante, d’après le dernier apport annuel des forces armées norvégiennes), Oslo va de encore augmenter significativement ses dépenses militaires dans les années qui viennent.

Ainsi, selon une loi de programmation militaire présentée le 17 juin au gouvernement, la Norvège envisage d’accroître son budget militaire de 17,5 milliards d’euros (165 milliards de couronnes) en 20 ans. Il s’agit du « plus gros effort de défense depuis la fin de la Guerre froide », a commenté le Premier ministre norvégien, Mme Erna Solberg.

Cet effort permettra à la Norvège de s’approcher (sans toutefois l’atteindre) de la norme des 2% du PIB fixée par l’Otan. Actuellement, le pays consacre 1,54% de son PIB à sa défense.

Cette hausse des dépenses militaires vise à remettre à niveau les forces armées norvégiennes et d’acquérir de nouveaux équipements. L’achat de 52 avions dits de 5 génération F-35A Lightning II est confirmé, de même que celui de 4 nouveaux sous-marins conventionnels. Ce marché est convoité par le français DCNS et l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS). Il est aussi question de remplacer les avions de surveillance maritime P-3C Orion, ce qui ne sera pas un luxe étant donné l’activité sous-marine sans cesse plus intense de la marine russe dans l’Atlantique Nord.

Car, cette forte hausse annoncée du bugdet militaire norvégien est motivée par les « circonstances géopolitiques » qui ont « sensiblement changé, dans le mauvaise sens, ces dernières années », a souligné Mme Solberg. « Nous avons un voisin de plus en plus imprévisible à l’est qui renforce ses capacités militaires et qui affiche sa volonté d’employer la force militaire en tant qu’outil politique », a-t-elle ajouté en évoquant la Russie, pays lequel la Norvège partage une frontière dans l’Arctique.

Hasard du calendrier, la Finlande, qui n’est pas membre de l’Otan, a publié, le même jour, un Livre blanc sur la défense. Et son constat est le même que celui fait en Norvège. Ainsi, Helsinki n’exclut pas une éventuelle agression russe.

« La Russie utilise un large éventail d’instruments militaires et non-militaires pour défendre ses intérêts (…). Le recours à la menace ou à la force militaire contre la Finlande ne peut être exclu », affirme ainsi le livre blanc finlandais.

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