Pour la CIA, l’État islamique a gardé sa capacité de planifier des attentats dans le monde

Pour le moment, les services de renseignement ne sont pas arrivés à déterminer si Omar Mateen, l’auteur d’un massacre dans une boîte de nuit gay à Orlando (49 tués), et Larossi Abballa, l’assassin d’un couple de policiers dans les Yvelines, avaient des liens avec une organisation terroriste extérieure avant de passer à l’acte. Et cela, même si l’État islamique (EI ou Daesh) a revendiqué, sans tarder, ces deux attentats.

Cela étant, d’après le directeur de la CIA, John Brennan, a prévenu, le 16 juin, lors d’une audition devant le comité du renseignement du Sénat américain, que l’EI a gardé sa capacité d’organiser des attentats dans le monde.

« Malheureusement, malgré tous nos progrès contre l’EI sur le champ de bataille et dans le domaine financier, nos efforts n’ont pas pas réduit ses capacités d’attentats terroristes », a en effet avancé M. Brennan.

Actuellement, les jihadistes de l’EI sont la cible de plusieurs opérations militaires, comme dans la région de Mossoul et à Falloujah en Irak, ainsi que dans la province de Raqqa et le secteur de Manjib en Syrie. Sans oublier l’offensive des forces loyales au gouvernement libyen d’union nationale à Syrte.

Seulement, selon le directeur de la CIA, plus la pression sur l’EI s’accentuera, plus le risque d’attentat sera élevé. « Nous pensons que l’EI entraîne » des auteurs potentiels d’attentats « et essaie de les déployer pour de nouvelles attaques », a-t-il affirmé.

« Au fur et à la mesure que la pression augmente » sur l’EI, « nous pensons qu’il intensifiera sa campagne mondiale » pour rester la plus puissante organisation terroriste », estimé M. Brennan.

S’agissant des effectifs de l’EI au Levant, la CIA les évalue entre 18.000 et 22.000, contre 33.000 auparavant. « Un nombre croissant de (ses) combattants ont perdu leurs illusions » et l’organisation jihadiste a « plus de difficultés pour regarnir ses rangs », a indiqué son directeur.

Mais, comme ce dernier l’a souligné, l’EI compte des sympathisants au Yémen, au Pakistan, en Afghanistan, dans le Sinaï, au Nigéria [avec l’allégeance de Boko Haram] et en Libye. Là, il y aurait, d’après le service de renseignement américain, entre 5.000 et 8.000 jihadistes se réclamant d’al-Baghdadi.

« Cela est très inquiétant, d’autant plus que la Libye est juste en face de l’Europe, sur la Méditerranée, avec les flux de réfugiés qui vont là-bas », a dit M. Brennan.

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