Sahel : Faut-il renforcer l’opération Barkhane?

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Selon des données compilées par le « Long War Journal« , plus de 100 attaques attribués à al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et à ses alliés (al-Mourabitoune, Ansar Dine) ont été constatée en Afrique de l’Ouest, et principalement au Mali, depuis le début de cette année.

« En dépit d’une opération de lutte contre le terrorisme dirigée par les Français et une force de maintien de la paix des Nations Unies, al-Qaïda conserve la capacité d’opérer ouvertement au Mali. Et contrairement aux années précédentes », l’organisation « a été en mesure de frapper dans toute l’Afrique de l’Ouest », constate le Long War Journal, qui craint que 2016 soit la plus meurtrière depuis 4 ans.

Et en effet, l’organisation terroriste a revendiqué des attaques en Côte d’Ivoire (la première du genre dans ce pays), au Burkina Faso et au Niger.

Face à cette recrudescence des actions menées par AQMI et ses alliés, la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), souvent visée par les jihadistes, sera très probablement renforcée dans un avenir proche, avec des soldats, des hélicoptères et des capacités supplémentaires.

Aussi, dans ces conditions, faut-il aussi envisager un renforcement de l’opération Barkhane, qui compte actuellement entre 3.500 et 3.800 hommes répartis sur deux fuseaux (Est à partir de N’Djamena et Ouest à partir de Gao)? La question est en tout cas posée par le président nigérien, Mahamadou Issoufou, dont le pays fait face, en même temps, aux jihadistes nigérians de Boko Haram au sud, et à la menace d’AQMI et de ses alliés au nord.

« Il faut renforcer Barkhane. Nous avons fait un excellent travail avec l’armée française aux confins nord de notre pays [avec la base avancée de Madama, ndlr], où nous avons verrouillé les points de passage des trafiquants et des jihadistes en provenance de Libye », a confié M. Issoufou au quotidien Le Monde, à l’occasion d’une visite officielle à Paris. « Mais, a-t-il ajouté, face au renforcement de l’activité des groupes terroristes dans la région (…) nous pensons qu’il faut renforcer la présence de Barkhane, y compris autour du lac Tchad. »

Le 14 juin, le président Hollande, après avoir rencontré son homologue nigérien, a évoqué « ce que sera l’appui que la France apportera au Niger » dans le cadre de la lutte contre terrorime. « Il y aura un travail de coopération, de formation, d’équipement, de renseignement et puis il y aura la participation de la France comme elle s’y était engagée lorsque j’étais allé au Sommet d’Abuja, au Nigéria, pour appuyer la Force multilatérale et ainsi porter les coups nécessaires à Boko Haram », a-t-il déclaré.

Et le président Hollande d’ajouter : « De la même manière, Barkhane se déploie partout dans la région et encore ces derniers jours au Mali, parce qu’il y a cette tentative toujours répétée des groupes terroristes de faire en sorte que le nord du Mali puisse être déstabilisé. »

En attendant, la force Barkhane a revu son dispositif, en le rééquilibrant vers la région de Kidal, où le groupe jihadiste Ansar Dine est très actif. En outre, elle met désormais en oeuvre des Lance-roquettes unitaires (LRU) depuis Tessalit… Et cela pour compenser le départ du Niamey des Mirage 2000.

En outre, le cas échéant, il sera toujours possible de solliciter les Forces françaises de Côte d’Ivoire (FFCI), dont les effectifs seront portés à 900 personnels cet été, afin notamment d’armer une compagnie du génie, une batterie d’artillerie et un détachement de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT).

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