La Corée du Nord aurait assez de matière fissile pour produire jusqu’à 21 bombes nucléaires

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Dans sa dernière étude concernant les arsenaux stratégiques mondiaux, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) a estimé que la Corée du Nord disposait suffisamment de matière fissile pour produire jusqu’à 10 têtes nucléaires. Toutefois, le document s’est gardé de préciser si elles étaient – ou non – déployées et opérationnelles.

Étant donné son opacité, il est en effet difficile de savoir si la Corée du Nord a réussi à miniaturiser une tête nucléaire afin de pouvoir l’intégrer à un missile balistique.

En attendant, Pyongyang a procédé à 4 essais nucléaires. Le dernier, effectué en janvier dernier, aurait consisté, d’après les affirmations du régime nord-coréen, à tester une bombe thermonucléaire (ou H). Mais il est probable qu’il s’agissait d’une bombe à fission dopée.

Quoi qu’il en soit, l’Institut pour la science et la sécurité internationale (ISIS) a estimé que la Corée du Nord disposerait assez de plutonium de qualité militaire et d’uranium hautement enrichi pour produire entre 13 et 21 bombes nucléaires, soit 5 de plus par rapport une précédente évalution faite en 2014 par ce centre de recherche basé à Washington.

Seulement, cette évaluation ne prend pas en compte le fait que, selon toute vraisemblance, Pyongyang a accru, sur le site de Yongbyon, ses capacités d’enrichissement de l’uranium par centrifugation et de retraitement de plutonium à des fins militaires. Du moins, c’est ce qu’a supposé, la semaine passée, Yukiya Amano, le secrétaire général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), lors d’une conférence de presse, à Vienne.

« Les indices que nous avons obtenus (sont ceux) d’activités liées au réacteur de 5 mégawatts, l’expansion des infrastructures d’enrichissement et des activités liées au (retraitement du) plutonium », a en effet affirmé M. Amano, confirmant ainsi les observations du renseignement américain.

Le réacteur en question avait été fermé en 2007 après un accord signé à Pékin et portant sur la dénucléarisation de la Corée du Nord en échange de la fourniture d’énergie et de nourriture. Mais Pyongyang ne tarda pas à relancer ses activités dans ce domaine et procéda à son second essai nucléaire deux ans plus tard.

En janvier 2015, les experts de l’Institut américano-coréen de l’université Johns Hopkins avancèrent que le redémarrage de ce réacteur, capable de produire environ 6 kg de plutonium par an, était en cours.

« Cependant comme nous n’avons pas d’experts sur le terrain, nous nous contentons d’observations sur imagerie satellite », a toutefois souligné le patron de l’AIEA. Et parmi les signes d’activité observés sur le site de Yongbyon, il y a « des mouvements de véhicules, de la vapeur, des rejets d’eau chaude et du transport de matériel », a-t-il précisé.

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