Désaccord entre M. Obama et le Congrès sur l’aide financière destinée à la défense antimissile d’Israël

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Chaque année, dans le cadre d’un accord signé en 2007, les États-Unis abondent le budget militaire d’Israël à hauteur d’environ 3 milliards de dollars. À ce montant, il faut ajouter les financements américains pour le développement des systèmes isréaliens antimissiles Iron Dome, Arrow et Fronde de David.

En avril, et comme l’accord signé en 2007 arrive bientôt à expiration, 83 sénateurs américains ont signé une lettre demandant à l’administration Obama d’augmenter significativement l’aide de Washington à la défense israélienne.

« En vertu des défis sécuritaires dramatiques d’Israël, nous sommes prêts à soutenir un accord à long terme pour augmenter substantiellement l’aide à Israël qui aidera à fournir les ressources nécessaires pour se défendre et maintenir son avantage militaire qualitatif », ont plaidé les signataires de cette lettre.

Pour le moment, le montant de l’aide américaine fait l’objet de négociations serrées avec le gouvernement israélien. L’un des enjeux est de savoir s’il faut intégrer ou non les subventions destinées à la défense antimissile d’Israël dans ce futur accord qui sera valable pour 10 ans.

Alors que ces discussions sont en cours, la Chambre des représentants a, dans le cadre du débat portant sur le prochain budget militaire américain (incluant celui du Pentagone ainsi que les dépenses des opérations missions extérieures), voté, pour 2017, un financement supplémentaire de 455 millions de dollars en faveur de la défense antimissile israélienne.

Au total, le montant alloué dépasserait les 600 millions, soit 4 fois plus que ce qu’avait prévu l’admnistration Obama. Et cela en « piochant » dans le budget dédié aux « opérations de contingence d’outre-mer » (OCO).

Aussi, le président Obama a fait savoir, le 15 juin, qu’il s’opposerait à cette décision, quitte à faire usage de son droit de veto. Ainsi, la Maison Blanche regrette que la proposition de loi de la Chambre des représentants « ne parvienne pas à fournir à nos troupes les ressources nécessaires pour maintenir notre pays en sécurité. » Et d’insister : « À une époque où l’État islamique continue de menacer la patrie et nos alliés, la proposition de loi ne finance pas entièrement les opérations en temps de guerre. »

« Au lieu de cela, la proposition de loi redirige 16 milliards de dollars des fonds d’opérations de contingence d’outre-mer vers des programmes budgétaires que le département de la Défense (DOD) n’a pas demandés, nuisant au financement des opérations de guerre en cours à mi-chemin de l’année. Non seulement cette approche est dangereuse, mais elle est également inutile », a encore fait valoir le président Obama.

En outre, la Maison Blanche a aussi critiqué « la réduction de 324 millions de dollars de la demande de budget de l’exercice 2017 pour les programmes de défense antimissile balistique » américains, lesquels « sont nécessaires pour améliorer la fiabilité du système de défense antimissile et s’assurer que les États-Unis conservent leur avance sur la future menace des missiles balistiques. »

Quoi qu’il en soit, cette opposition du président Obama à cette initiative de la Chambre des représentants, même si elle ne remet pas en cause l’aide américaine, n’a pas manqué de donner lieu à une polémique en Israël.

« Nous perdons une partie importante de l’aide à la défense en raison des jeux d’égo de Netanyahu », a ainsi estimé Isaac Herzog, le chef de l’opposition au gouvermenent actuel. « Si Israël est dépourvu de système de défense aérien lors de la prochaine guerre, nous pourrons mettre sur pied une commission d’enquête sur la façon dont Netanyahu prend ses décisions concernant la sécurité d’Israël », a-t-il ajouté.

Le bureau de M. Netanyahu n’a pas tardé à réagir. « Il s’agit d’un débat interne entre le Congrès et la Maison Blanche…L’aide sécuritaire pour la défense contre les missiles ne va pas être réduite mais augmentée », a-t-il fait valoir. « La tentative de transformer le dialogue avec les Etats-Unis en débat politique interne n’est pas correcte et les expressions de panique ne sont pas à leur place », a-t-il poursuivi.

Le fait est, M. Herzog a été un peu trop vite en besogne. « Nous sommes prêts à prendre un engagement de défense antimissile pluriannuel sans précédent dans le cadre d’un nouveau protocole d’entente (PE) avec Israël sur l’assistance militaire », a en effet expliqué, ce 16 juin, un haut responsable de la Maison Blanche.

« Cet engagement, qui équivaudrait à plusieurs milliards de dollars sur 10 ans, serait le premier à long terme concernant le soutien de la défense antimissile à Israël, offrant ainsi à l’État hébreu un soutien résolument solide », a-t-il précisé.

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