L’Otan compte déployer 4 bataillons dans les pays baltes et en Pologne

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Suite à l’annexion de la Crimée et au conflit dans l’est de l’Ukraine, l’Otan a pris plusieurs mesures dites de « réassurance » au profit de la Pologne et des pays baltes, qui s’estiment menacés par la Russie.

C’est ainsi qu’il a notamment été décidé de créer une Very High Readiness Joint Task Force (VHRJT), c’est à dire une force de réaction très rapide composée de 5.000 soldats, ainsi que 6 centres de commandement en Europe de l’Est.

Pour ces anciens pays du bloc soviétique, la Russie est vue comme une menace. Une menace même « existentielle », comme l’a récemment affirmé le ministre polonais des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski. D’où leur demande d’un renforcement du flanc oriental de l’Otan.

En outre, il s’agit d’éviter de se retrouver dans l’embarras si la Russie agresse ces pays en usant de tactiques dites « hybrides » qui ne déclencherait pas forcément la clause de défense collective prévue à l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord.

Aussi, l’Otan compte adopter une posture dissuasive qui aura l’inconvénient d’être perçu comme agressive par les responsables russes, alors même que Moscou a fortement militarisé l’enclave de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie.

D’où la décision annoncée ce 13 juin par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, avant une réunion des ministres de la Défense de l’Alliance dans les jours qui viennent.

« Nous allons convenir de déployer, par rotation, 4 bataillons multinationaux robustes dans les pays baltes et en Pologne. Ceci enverra un signal clair que l’Otan est prête à défendre tous les alliés » en cas d’agression, a ainsi déclaré M. Stoltenberg.

Les détails concernant « la taille, l’étendue et la composition » de ces bataillons devront être définis lors de la réunion des ministres de la Défense.

« Nous allons donc déployer en amont des forces de combat » et « chaque bataillon représente 800 à 1.000 soldats » qui seront stationnés par rotations pour « six à neuf mois », a cependant précisé Douglas Lute, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Otan.

« Cette présence avancée confirme que tout empiètement, toute attaque, contre le territoire de ces quatre pays alliés entraînera immédiatement un contact avec des forces de l’Otan et déclenchera des réponses rapides du reste de l’Alliance », a expliqué M. Lutte.

Pour rappel, le Pentagone a annoncé, en mars, son intention de déployer, par rotation, une brigade blindée de l’US Army en Europe orientale à compter de février 2017. En outre, pour financer les mesures de réassurance prises par l’Otan, il a demandé un budget de 3,4 milliards de dollars (contre 789 millions actuellement).

« Il ne peut y avoir aucun doute que ce que nous faisons est une réponse aux actions de la Russie en Crimée et en Ukraine », a fait valoir le secrétaire général de l’Otan. « Avant cela, il n’était pas question de parler d’une présence militaire du genre de celle que nous aurons désormais » en Estonie, Lettonie, Lituanie et en Pologne », a-t-il continué.

Et M. Stoltenberg d’insister : « Notre défense et notre dissuasion ne reposent pas uniquement sur quatre bataillons. Ceux-ci font partie d’un changement bien plus profond de notre posture, en réponse aux défis auxquels nous faisons face. »

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