L’étau se resserre sur Syrte, le fief de la branche libyenne de l’État islamique

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La branche libyenne de l’État islamique (EI ou Daesh), forte de 3.000 à 6.000 combattants, serait-elle sur le point de subir un revers majeur face aux forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par la communauté internationale? S’il est encore trop tôt pour l’affirmer, ça en prend en toutefois le chemin.

En effet, et probablement avec l’appui des forces spéciales américaines, britanniques et françaises, dont la présence a été confirmée par Martin Kobler, l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, les forces pro-gouvernementales ont progressé de 150 km depuis le 12 mai pour arriver aux abords de Syrte, ville contrôlée par l’EI depuis 2015.

Au cours de ces derniers jours, les forces du GNA, qui comptent dans leurs rangs les brigades de Misrata, ont repris Abou Grein, la base aérienne d’al-Gordabia, la centrale thermique de Syrte, trois casernes et plusieurs autres localités.

Désormais, la ville est quasiment encerclée, ses accès maritimes ayant été bloqués par les forces navales du GNA, de même que ses entrées est et ouest.

Le 9 juin, après que des frappes aériennes contre les positions jihadistes ont été signalées, Mohamad Ghassri, un porte-parole du GNA, a affirmé que les forces gouvernementales ont réussi à entrer dans le centre-ville.

« Nous surveillons la situation très étroitement et nous sommes encouragés par ce que nous voyons », a affirmé Peter Cook, un porte-parole du Pentagone. Les progrès constatés à Syrte « suggèrent que le gouvernement d’union nationale comme les forces qui le soutiennent progressent », a-t-il ajouté, avant d’estimer que, si ce dernier « parvient à s’occuper seul » de chasser l’EI sans soutien militaire extérieur, « ce serait un développement bienvenu. »

Toutefois, si la reprise de Syrte va dans le bon sens, le problème de la présence de l’EI en Libye ne sera pas réglé pour autant dans la mesure où l’on peut penser que les jihadistes tenteront de dissimuler au sein de la population pour échapper aux forces gouvernementales. En outre, l’organisation a eu le temps de trouver des relais parmi les différentes libyennes, dont certaines ne sont pas insensibles à son discours.

En attendant, les combats se poursuivent à Syrte. Ce 10 juin, les forces gouvernementales ont fait savoir que des « tirs à l’artillerie lourde ciblaient les positions de Daesh dans les environs du centre de conférence Ouagadougou. »

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