La marine égyptienne a reçu son premier Bâtiment de projection et de commandement à Saint-Nazaire
Ne dites plus « Vladivostok » mais « Gamal Abdel Nasser ». Tel est en effet le nom du premier Bâtiment de projection et de commandement (BPC) de type Mistral, initialement destiné à la Russie, qui a été livré, ce 2 juin, à la marine égyptienne, à l’issue d’une cérémonie organisée au chantier naval STX France de Saint-Nazaire.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et son homologue égyptien, Sedki Sobhi, étaient attendus pour assister à cette cérémonie. Mais, finalement, les deux hommes ont annulé leur déplacement à Saint-Nazaire pour un déjeuner de travail à Paris.
Et pour cause : 600 manifestants avaient bloqué, dès le matin, l’accès au chantier naval de STX France pour protester contre la Loi Travail. Ce blocage, selon une source de la CGT, fut justement décidé dans la perspective de la venue de M. Le Drian.
Ce n’est qu’en mai dernier que 180 marins égyptiens ont pris la mer pour la première fois à bord du BPC « Gamal Abdel Nasser » pour une semaine de formation pratique assurée par DCI Navfco.
« La livraison du bâtiment de projection et de commandement Gamal Abdel Nasser conforte notre relation de confiance avec la République Arabe d’Egypte », a commenté Hervé Guillou, le PDG de DCNS.
Le constructeur naval français a en effet déjà livré à la marine égyptienne la frégate multimissions (FREMM) Tahya Misr. Et Le Caire lui a également commandé 4 corvettes Gowind. Et, visiblement, ce n’est pas fini car dans son communiqué, DCNS évoque « d’autres projets (…) à l’étude pour accélérer la montée en puissance opérationnelle de la Marine Egyptienne. »
Le BPC « Gamal Abdel Nasser » quittera Saint-Nazaire dans quelques ,jours, avec sa batellerie, c’est à dire 2 chalands de transport de matériel de nouvelle génération (DCNS) et 1 engin de débarquement rapide (CNIM). Il doit participer à un exercice avec la Marine nationale avant de prendre la direction de son port base, à Alexandrie.
Le second BPC commandé par l’Égypte, qui s’appellera « Anouar el-Sadate », doit être livré dans le courant du mois de septembre.
Et cela mettra ainsi définitivement un terme à un feuilleton qui aura duré au moins 5 ans. Ces deux navires furent commandés par la Russie en 2011 pour 1,2 milliard d’euros. Mais, suite à l’annexion de la Crimée et du rôle de Moscou dans le sud-est de l’Ukraine, le président Hollande décida de surseoir, jusqu’à nouvel ordre, à la livraison du premier navire – le BPC Vladivostok – à la marine russe.
Finalement, le contrat fut annulé en août 2015, Puis, dans la foulée, l’Égypte, grâce à un financement saoudien, décida de les acquérir pour un 950 millions d’euros, soit le total des sommes remboursées par la France à la Russie.